25/10/2008

Deux hommes regardent, du sommet d'une colline, deux jeunes qui font la course en bicyclette. "Tu parie que j'arrive avant eux?", dit l'un des hommes, en chaise roulante et manifestement malade, et il a à peine fini sa phrase que déjà il dévale la pente sous le regard sidéré de son ami.

Dès cette scène d'ouverture, Summer [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], de l'Écossais Kenneth Glenaan, présenté au Festival de Rome dans la section Alice dans la ville, est ironique dans la tragédie : le sujet est dramatique, mais les personnages ne se prennent pas trop au sérieux, et ce tout au long du film, qui est pour le réalisateur "une tragédie qui se finit bien".

Les deux héros, Shaun et Daz, interprétés respectivement par Robert Carlyle (meilleur acteur au Festival d'Édimbourg 2008) et Steve Evets, se connaissent depuis l'enfance. La perspective de la mort prochaine de Daz amène Shaun à revivre des souvenirs de l'enfance et l'adolescence, passées ensemble, or ces deux âges qui devraient être heureux ont pour eux représenté beaucoup de souffrance.

“L'histoire se passe dans les East Midlands, la région d'Angleterre qui a le plus souffert des fermetures de mines de la période thatcherienne, explique Glenaan. Je voulais raconter une histoire émouvante à travers le contraste entre la splendeur des paysages et la désolation du contexte social. Sans argent, on vit humblement et les seuls voyages qu'on peut faire sont intérieurs".

C'est ce périple dans le passé, et dans l'histoire d'amour avec Katy (Rachael Blake), qui permet au spectateur de développer de l'empathie pour le Shaun du présent, un personnage réservé très bien interprété par un Robert Carlyle comme toujours à l'aise dans les rôles de gentil perdant.

(Traduit de l'italien)