04/03/2008

Treize ans après Viaggi di nozze, à presque trente ans de son premier film, Un sacco bello, Carlo Verdone revient, avec Grande grosso e… Verdone [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], aux personnages et à la structure en trois épisodes qui l'ont rendu populaire à la télévision et au cinéma. Les temps ont toutefois changé, et "nous avons extrait le DNA de mes figures habituelles pour les adapter à la réalité d'aujourd'hui, explique l'acteur-réalisateur, et en faire une comédie pas tout-à-fait gentille qui se rende compte du climat cynique et méchant de l'actualité".

Si le premier épisode, interprété notamment par le hérault du cabaret télévisé Geppi Cucciari, est "une fable surréaliste sur la candeur de la famille et sur la vulgarité qui l'entoure", les deux autres aussi interrogent la trivialité rampante de notre société. Les grossiers personnages ne sont pas (seulement) les racailles de la banlieue romaine qui, dans le troisième volet, envahissent un hôtel de luxe à Taormina : "Moreno, héros de cet épisode, est le personnage le plus vrai du film, écrasé qu'il est par son inadéquation par rapport aux autres et à son propre fils, qui a plus de maturité que lui".

Verdone est plus impitoyable avec Callisto, le pilier de l'université du deuxième chapitre, qui étale son pouvoir, sa culture et ses bonnes manières mais qui tyrannise fils, domestique et prostituées. "Le professeur est un personnage lugubre, sinistre. Avec les scénaristes, Piero De Bernardi et Pasquale Plastino, nous avons composé un épisode très littéraire, presque d'horreur, pour lequel nous voulions des atmosphères à la "Jane Eyre" ainsi que des moments presque hitchcockiens".

Le film, tout en étant dominé par les dons de tueur de son héros, est aussi très choral et s'appuie sur la performance de Claudia Gerini (après Viaggi di nozze et Sono pazzo di Iris Blond, "c'est mon troisième film avec elle, nous partageons le même regard ironique sur le monde") et de deux jeunes interprètes, Emanuele Propizio et Andrea Miglio Risi, vus respectivement dans Mon frère est fils unique et Lezioni di volo.

Grande grosso e… Verdone, qui rappelle (jusqu'au titre, proposé par un fan et approuvé par le producteur Aurelio De Laurentiis) les atmosphères de Bianco rosso e Verdone, qui en 1981 avait fait un tabac au box-office italien, tente de renouveler l'exploit. Les chiffres sont pour l'instant de son côté : Filmauro distribuera le film à partir du 7 mars sur pas moins de 835 copies.

(Traduit de l'italien)