18/07/2002 - La chaîne cryptée réfute les accusations de contourner les obligations de loi et de délaisser les films indépendants au profit des grosses productions

Confrontée aux critiques exprimées par de nombreux producteurs, la chaîne cryptée Canal+ est sortie de son silence. Lors d´un entretien accordé a l´AFP, Nathalie Bloch-Lainé, sa directrice des acquisitions des films français a appelé les professionnels du cinéma à un dialogue plus constructif . «Nous ne sommes pas un guichet, il n'y a pas un prix unique de l'investissement, et dans le cadre de nos obligations, nous sommes libres de nos choix», a t-elle déclaré. Accusé de contourner ses obligations et de délaisser la production indépendante pour des films à gros budget ou produits par ses filiales, Canal + est selon Mme Bloch Lainé «la seule chaîne à respecter des quotas de diversité», même si elle admet avoir en mars dernier demandé une redéfinition de la clause de diversité.
En effet, la législation oblige Canal+ à investir 20 % de son chiffre d'affaires annuel dans l'achat de films, 9% devant revenir à des œuvres d'expression française (dont 45% pour des films au budget inférieur à 5,3 millions d'euros). C´est la fameuse clause de diversité qui serait parfaitement appliquée puisque sur 128 films acquis en 2002 pour 120 millions d'euros, Nathalie Bloch-Lainé a précisé que 62 avaient un budget inférieur à 5,3 millions d´euros, pour un montant d'environ 54 millions d´euros. Par ailleurs, elle a révélé que les investissements chez les producteurs dépendants de Canal+ s´élevaient cette année à 20 millions d´euros, contre 18 millions en 2001. Cette mise au point n´empêche pas le climat de se tendre entre la chaîne et le cinéma français. S´estimant victime d´un «procès d´intention», Canal + a annulé hier une réunion de travail prévue avec les organisations professionnelles du cinéma.

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