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FILMS / CRITIQUES

Dalecarlians

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- Un premier long métrage fort et convaincant, une réunion de famille tout-à-fait bergmanienne, teinté d'un humour discret, au coeur d'une Suède idéale, la région de Dalecarlia

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(Masjävlar) de Maria Blom, qui a gagné cette année trois Guldbagge (l'équivalent suédois des Césars), est un premier long métrage fort et convaincant. Il met en scène, avec un humour discret, une réunion de famille tout-à-fait bergmanienne au coeur d'une Suède en forme d'image d'Épinal, la région de Dalecarlia. La formule a beaucoup plu : elle a propulsé le film en tête du box-office national avec 800 000 entrées depuis sa sortie en décembre.

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Mia (Sofia Helin), jeune célibataire d'une trentaine d'années qui vit à Stockholm et dont la carrière est florissante, traîne douloureusement sa gueule de bois vers sa terre natale pour l'anniversaire des 70 ans de son père. Elle retourne à Dalecarlia, province du Nord de Stockholm, dans le petit village qu'elle a quitté quinze ans auparavant pour tenter sa chance et réussir dans la grande ville. Elle s'attend à une fête intime, avec la famille et les amis proches, mais sa soeur aînée Eivor (interprétée avec brio par la comédienne de théâtre Kajsa Ernst), femme dominatrice au bord de la crise de nerfs, a organisé une grande fête au foyer municipal. Dès le moment où Mia franchit le seuil de la ferme de ses parents, elle retrouve les démons du passé et questions de famille qu'elle s'était arrangée pour laisser derrière elle. Ses gentils parents veulent lui donner un terrain près de leur domaine pour qu'elle soit plus souvent là pour leur rendre visite, mais ce cadeau provoque une jalousie féroce chez Eivor et attise son animosité, longtemps réprimée, vite ravivée, envers sa plus jeune soeur. L'autre soeur, Gunilla (Ann Petrén), vient de rentrer de Bali où un jeune amant lui a redonné la force d'affronter les doutes qui la hantent depuis l'échec de son mariage.

Mia (Sofia Helin) retrouve de vieilles connaissances, des gens qu'elle ne reconnaît plus, d'autres qui lui manquaient comme sa voisine Barbro, la seule personne qui l'écoutait et la comprenait vraiment, et son grand fils, un amour de jeunesse brisé par le suicide de son père dix ans exactement auparavant.
Le retour de Mia réveille de vieux conflits et frustrations qui s'entremèlent jusqu'à la crise: pendant la fête, l'eau de vie dénoue les langues et chacun, famille et amis, laisse exploser sa colère.

Grâce à son habileté à la peinture de caractères et sa formation théâtrale solide, Maria Blom réalise un premier long métrage bien structuré et tout-à-fait maîtrisé. Dans un décor familier (son père vient de Dalecarlia), elle fait un tableau réaliste et tendre des dalecarliens, connus pour leur esprit têtu et leur peur de s'éloigner, ne serait-ce qu'un peu, de leur province. Blom dose à merveille les éléments tragiques et un humour cassant typique des dalecarliens, un mélange qui a fait le succès, en Suède, de la pièce dont le film est l'adaptation. Le thème, universel, de l'incompréhension et de la solitude qu'on peut ressentir au sein-même de sa famille devrait également convaincre les spectateurs du monde entier.

Le grand producteur suédois Lars Jönsson (qui a également lancé Lukas Moodysson and Josef Fares) s'est chargé de superviser et monter l'ensemble du projet. Dalecarlians est produit par sa société, Memfis Film, en co-production avec Film i Väst, la chaîne publique SVT et la société danoise Zentropa Entertainments5. Ce film a en outre reçu le soutien du Swedish Film Institute et de Canal + en Suède.

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