14/05/2004

Musique, maestro... Et ça vibre à deux mille à l’heure, ça aime entre deux gifles et sous les balles en se roulant dans la neige, ça croise des animaux de toutes sortes, des hommes corrompus par le pouvoir et les nationalismes, ivres de football et d’alcool, des femmes déterminées et bagarreuses: cela s’appelle du Kusturica et la projection de presse du vendredi 14 mai de La vie est un miracle n’a pas dérogé à la tradition. Pour le plus grand bonheur de ses fans (nombreux parmi les critiques) et la légère déception de ceux qui rêvaient de le voir s’attaquer à d’autres univers, le cinéaste serbe a une nouvelle fois démontré son immense virtuosité pour les récits échevelés.

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Véritable star de la Croisette avec son palmarès comptant deux Palmes d’Or (Papa est en Voyage d'Affaires en 1985 et Underground en 1995) et un Prix de la mise en scène pour Le Temps des Gitans en 1989, Emir Kusturica a effectué avec La vie est un miracle un retour en arrière sur l’histoire de la Bosnie. L’action se déroule en effet en 1992 alors que Luka (Slavko Stimac), un ingénieur serbe venu de Belgrade avec sa femme, une chanteuse d'opéra, et leur fils, s’échine à construire une voie de chemin de fer dans une région désertique. Mais la guerre est vite déclarée. Sa femme s’enfuit avec un musicien et son fils appelé par l’armée est fait prisonnier. En contrepartie, on confie à Luka une prisonnière musulmane Sabaha (Natasa Solak) dont il tombe éperdument amoureux. Mais cette passion doit faire face aux impératifs du conflit, un dilemme sentimental poignant abordé pour la première fois par le cinéaste au meilleur de sa verve baroque.
Produit par la société française, Les Films Alain Sarde en partenariat avec Cabiria Films (Serbie-Montenegro), La vie est un miracle est vendu dans le monde par Wild Bunch et sort aujourd’hui sur 170 écrans français grâce à Mars Distribution .