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BERLINALE 2022 Berlinale Special

Critique : Against the Ice

par 

- BERLINALE 2022 : Ce nouveau film Netflix réalisé par Peter Flinth avance à un rythme glacial, mais prouve que les hommes peuvent en venir aux coups même à propos de femmes imaginaires

Critique : Against the Ice
Nikolaj Coster-Waldau et Joe Cole dans Against the Ice

Marchant dans les pas, et renouvelant les engelures, de l’Expédition du Danemark, qui a laissé des questions sans réponse et quelques territoires non-revendiqués, en 1909, le capitaine Ejnar Mikkelsen (Nikolaj Coster-Waldau) décide de partir pour le Groenland avec son équipe. Une fois sur place, il lui faut aussi un volontaire pour les accompagner un peu plus loin, pour aller récupérer les découvertes de l’équipe précédente : tout ce qu’il va trouver, c’est Iver P. Iversen (Joe Cole), un mécanicien qui, bêtement, a soif d'aventure. Les autres membres de l’équipe, moins naïfs, savent bien (du moins croient savoir) que ce qui est là-bas, quoi que ce soit, ne vaut sans doute pas grand chose. Et voilà que nos deux hommes, qui n’ont très exactement aucun point commun, se lancent dans un voyage qui va se prolonger bien plus longtemps qu’ils ne l'avaient imaginé.

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de Peter Flinth, présenté à Berlin dans la section Special Gala, inspiré de faits réels et scénarisé par Mikkelsen lui-même, fait l'effet d’un projet entrepris par passion par Nikolaj Coster-Waldau, qui a également coécrit le scénario et coproduit le film avec Baltasar Kormákur (un réalisateur islandais qui, après des films comme Everest [+lire aussi :
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, est probablement tellement habitué à ce genre de conditions météorologiques qu’il n’a même pas tiqué un instant en acceptant ce boulot). Cole est un ajout amusant, un compagnon plus terre à terre pour un homme clairement bercé par ses rêves de gloire (quoiqu’il donne parfois l'impression d'être tout simplement complètement timbré). Une mini "réunion" Game of Thrones, Charles Dance faisant ici une apparition dans un petit rôle, complète joliment l'ensemble.

De loin en loin, une petite information anecdotique rappelle à tout le monde que ceci est bel et bien un film historique (les personnages y évoquent encore l'"insubmersible" Titanic), mais le gros problème, c’est que ce long-métrage est aussi... un peu ennuyeux. Les enjeux sont peut-être énormes pour ces hommes, mais la plupart des spectateurs vont y rester indifférents : on a du mal à s'intéresser vraiment à la question du pays qui va revendiquer cette bande de terre glacée, que ce soit les Danois ou les Américains, et les seuls qui sont vraiment menacés ici, ce sont les chiens, dont la vie ne semble pas valoir très cher. Le film retrouve un certain élan quand le duo prend le chemin du retour, et se rend compte que personne ne les attend plus. Coincés dans une minuscule cabane, ils sont contraints d'attendre, sans aucune garantie que des secours viendront justifier cette attente.

Évidemment, nos deux personnages perdent un peu la boule, mais on n'atteint pas non plus le niveau de folie (ou de flatulence) de The Lighthouse. C’est même presque suspicieux de voir comme ces deux types se comportent bien, surtout dans de telles circonstances, de sorte que quand ils finissent par péter les plombs à cause d’une vieille carte postale où apparaît un groupe de jeunes femmes (et même pas dans des positions compromettantes), ça fonctionne nettement en faveur du film.

Peut-être que l'ensemble est tout simplement trop lisse pour vraiment prendre à bras-le-corps la partie "survie" de l’histoire : à un moment, on voudrait tout de même un peu plus d’action, d’ours polaires ou de scènes où Coster-Waldau marmonne des trucs bizarres dans sa barbe. Comme l’a expliqué l’équipe à Berlin, la pandémie aura fait que cette histoire est bien plus familière pour beaucoup d'entre nous : au bout du compte, ces deux hommes sont aussi dans une situation de confinement, avec les différents paliers émotionnels que cela implique. Mais il y a quelque chose de drôle dans ce duo improbable, forcé de rester ensemble bon gré mal gré ; il y a quelque chose d'amusant dans leur désespoir quand ils se rendent compte que quelqu'un est passé pendant qu’ils étaient en vadrouille et que cette personne est repartie, parce qu'il ne leur est jamais venu à l’esprit de laisser un mot. C’est une scène vraiment tragique, et hilarante, qui les rend aussi immédiatement humains.

Against the Ice est une coproduction entre l’Islande, les États-Unis et le Danemark pilotée par RVK Studios et Ill Kippers, coproduite par Magnús Viðar Sigurðsson et Agnes Johansen. Les ventes internationales du film sont assurées par Netflix.

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(Traduit de l'anglais)


Galerie de photo 15/02/2022 : Berlinale 2022 - Against the Ice

21 photos disponibles ici. Faire glisser vers la gauche ou la droite pour toutes les voir.

Peter Flinth, Joe Cole, Nikolaj Coster-Waldau
© 2022 Fabrizio de Gennaro & Dario Caruso for Cineuropa - fadege.it, @fadege.it, dario-caruso.fr, @studio.photo.dar, Dario Caruso

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