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ZAGREB 2021

Critique : A Perfect Love Story Where Nothing Goes Wrong or Does It..?

par 

- Emina Kujundžić raconte dans son premier long-métrage la fin d’une histoire d’amour et le début de son projet de cinéma

Critique : A Perfect Love Story Where Nothing Goes Wrong or Does It..?
Enisa Njemčević et Victor Bessière dans A Perfect Love Story Where Nothing Goes Wrong or Does It..?

A Perfect Love Story Where Nothing Goes Wrong or Does It..?, le long titre du premier long métrage par Emina Kujundžić, résume plutôt bien le film entier. Il semble que la réalisatrice souhaitait partager ses propres opinions au sujet de l’amour hors des idées préconçues qui dominent notre monde moderne et interconnecté. Le film a fait sa première au Festival du Film de Sarajevo plus tôt cette année et passe dans une projection spéciale dans la section Festivals in the Spotlight du Festival du Film de Zagreb

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Cependant Kujundžić ouvre son film dans une clé un peu “meta” : une réalisatrice jouée par Sadžida Tulić est en rendez-vous avec un producteur important (Srđan Vuletić), et elle le filme alors qu’il lui donne son avis sur son script. D’une façon un peu misogyne, il dit qu’il est trop court et trop concerné par des “détails féminins” typiques, et qu’il manque de substance ou d'information sur qui et quoi les personnages du film sont réellement. Sachant que Kujundžić a travaillé auparavant sur les décors et les costumes d’autres films, ce personnage pourrait bien être un substitut pour elle. Dans la scène qui suit, elle se plaint à son “complice” (Luka Marjanović), qui prend de quelque sorte le parti du producteur, puisqu’il n’en sait pas beaucoup sur le projet. 

Le reste du film de Kujundžić est à peu près exactement le film que cette réalisatrice essaye de faire. Une habitante de Sarajevo sans nom (Enisa Njemčević) vit avec son petit ami français (Victor Bessière) et leur relation semble être harmonieuse. Au milieu de la nuit, ils se réveillent, chargent leur voiture, et s’embarquent dans un voyage à travers l’Herzégovine, vers la mer. Il y a beaucoup de bavardage sur la station de radio qu’ils écoutent, à propos d’une prise de banque audacieuse et il est possible qu’ils aient quelque chose à voir avec ça. Une chose est sûre : ils ont un gros paquet d’argent. Mais ceci n’est pas un voyage vers le coucher de soleil, puisque nos deux personnages principaux deviennent de plus en plus distants en raison de leurs différences de personnalité et d’attitude. 

Au milieu du film, Kujundžić retourne au niveau meta en introduisant deux productrices étrangères (Lana Ball et Emma Jaay), de véritables divas plus intéressées par leurs avis sur qui dans le monde du cinéma s'intéresse à qui que par le processus de faire des films. Ceci est clairement un commentaire, tout comme le sont les coupures frénétiques dans les scènes entre la réalisatrice et son partenaire, et le fait qu’alors que le “récit” du film se déploie, les personnages principaux et secondaires commencent tous à parler dans leur propre langage mais tout le monde se comprend. Finalement, A Perfect Love Story Where Nothing Goes Wrong or Does It..? n’est pas tellement un film sur l’amour mais plutôt sur le cinéma sincère, et sur l'impossibilité de poursuivre ces deux choses dans un monde profondément cynique. 

Cependant, ce monde n’est pas entièrement dénué de beauté, en tout cas superficiellement, comme le montre la photographie par Almir Đikoli, qui souligne les petites merveilles de la vie d’une façon naturelle, ainsi que la bande sonore inspirée et éclectique par Sloven Anzulović. La distribution d’acteurs peu connus, pour la plupart des non-professionnels, correspond parfaitement au sujet également, faisant du film un essai de cinéma sincère, plutôt qu’une histoire (d’amour ou d’autre chose) vraiment racontée. 

A Perfect Love Story Where Nothing Goes Wrong or Does It..? est un film à micro budget entièrement financé par crowdfunding, à travers une campagne Indiegogo, avec des donations venant de sources privées en Bosnie Herzégovine et en Croatie. Aucune compagnie de production n’a participé, et les acteurs ainsi de l’équipe ont tous travaillé sans rémunération.

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(Traduit de l'anglais)

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