email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2021 Giornate degli Autori

Critique : Californie

par 

- VENISE 2021 : dans leur premier film de fiction, Alessandro Cassigoli et Casey Kauffman parlent du courage et de la tentative d’intégration d’une adolescente marocaine au coeur du pays napolitain

Critique : Californie
Khadija Jaafari dans Californie

Ils avaient déjà réalisé des documentaires ensemble, et voilà qu’ils passent ensemble à la fiction, tout en conservant un style fortement réaliste : Alessandro Cassigoli et Casey Kauffman (The Things We Keep [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, Butterfly [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
) ont présenté aux 18e Giornate degli Autori leur nouveau travail, Californie [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Alessandro Cassigoli et Ca…
fiche film
]
, qui est le seul titre italien en lice cette année dans cette section autonome de la Mostra de Venise. Un film tourné sur cinq ans qui suit l'évolution d'une adolescente marocaine dans sa tentative de s’intégrer à Torre Annunziata, dans la région de Naples, dans les terres : on voit ici ses rêves, ses illusions, sa solitude et son identité scindée.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Californie une sorte de suite du documentaire Butterfly réalisé par le duo, consacré à la championne de boxe Irma Testa (médaillée de bronze aux récents JO de Tokyo). C’est d'ailleurs dans ce travail de 2018 qu'apparaissait pour la première fois, quelques minutes seulement, une petite fille nord-africaine vivace et déterminée rêvant de devenir boxeuse comme Irma. Cassigoli et Kauffman ont eu l'idée de la filmer de 9 à 14 ans et de construire autour d’elle un récit dont le point de départ est sa véritable histoire, en ajoutant des éléments de fiction (avec leur co-scénariste Vanessa Picciarelli, co-autrice également de Bangla) et de mise en scène. Ainsi, cette enfant qui s’appelle Khadija Jaafari est devenue Jamila, l'héroïne de Californie.

Jamila est une petite fille originaire du Maroc qui vit avec sa famille à Torre Annunziata, près de Naples, depuis l’âge de sept ans. Ses projets d’avenir sont de devenir championne du monde et coiffeuse, mais elle a des rapports compliqués avec les enfants de son âge,. Elle tend à s'isoler, et c’est pour cela qu’elle aimerait retourner au Maroc, où elle a des amis et se sent chez elle, contrairement à sa soeur Angelica (Ikram Jaafari), qui s’est bien intégrée et reproche à sa petite sœur de toujours fuir tout le monde. Jamila se met à faire l'école buissonnière, à se disputer avec ses camarades, ses parents sont absents. Pour se payer un voyage au Maroc, elle cherche à rassembler de l’argent en faisant des shampoings à domicile ou en faisant les commissions pour de vieilles dames. Cet objectif l’éloigne aussi du gymnase, où elle finit par cesser d'aller s'entraîner.

Jusqu’à ses 15 ans, cependant, Jamila ne peut pas voyager sans l’accord de ses parents. On la retrouve donc quelques temps plus tard qui travaille comme apprentie-coiffeuse, contente de gagner un peu d'argent, ce qui lui permet de s’acheter un téléphone portable et une mobylette. Il y a aussi un garçon qui lui plaît mais encore une fois, les circonstances vont l'empêcher d’exaucer ses voeux. Entretemps, des assistantes sociales interviennent, parce que la jeune fille a 13 ans et que le matin, au lieu de travailler, elle est censée aller à l’école.

C’est entre les rêves et les frustrations de cette enfant, et sa recherche de sa place à elle dans le monde qu'évolue ce petit film tourné comme un documentaire qui suit le flux d'une jeune vie, sans chercher à faire passer un message en particulier. "Californie" est le nom du salon de beauté où travaille Jamila, qui, en réalité (sans l'erreur de la personne qui a fait l'enseigne), devrait s'appeler "California", et dans ce détail se trouvent résumées, pourrait-on dire, toutes les imperfections et déviations de la vie que Jamila, petite guerrière, va affronter dans son difficile parcours pour grandir.

Californie a été produit par Ang Film avec Rai Cinema, en coproduction avec La Mansarde Cinéma. Les ventes internationales du film sont assurées par Fandango.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy