email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2021 Quinzaine des Réalisateurs

Critique : Employé/Patron

par 

- CANNES 2021 : Ce film de l’Uruguayen Manuel Nieto Zas raconte la relation particulière, complexe et ambiguë entre un jeune riche et un de ses subordonnés

Critique : Employé/Patron
Nahuel Pérez Biscayart et Cristian Borges dans Employé/Patron

L'Uruguay, l’Argentine, le Brésil et la France ont financé Employé/Patron [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le troisième long-métrage de Manuel Nieto Zas (tourné en portugais, en espagnol et en français), qui a fait sa première mondiale à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. "Les choses qui arrivent...", répète comme un mantra impossible et résigné le jeune héros de ce drame social et rural, Carlos (incarné par Cristian Borges) face aux différentes tragédies et déboires qui minent son existence. Alors que le jeune homme n'a pas d'expérience du travail agricole ni le permis de conduire les tracteurs, il a été embauché par le fils du patron, Rodrigo (interprété par l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart, célèbre depuis son rôle dans 120 battements par minute [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Arnaud Valois
interview : Robin Campillo
fiche film
]
de Robin Campillo), moderne et libéral. Entre eux naît une relation pour le moins curieuse, une espèce de camaraderie fondée sur le respect, la compréhension et l’empathie, tandis qu'entre leurs femmes respectives (Justina Bustos et Fátima Quintanilla) se crée une tension provoquée par le fait qu'elles sont toutes deux mères, mais avec des destins différents.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Grâce à une utilisation élégante et plus que mature de l’ellipse et du hors-champ, en s'appuyant sur les regards de ses excellents acteurs ainsi que ce que suggèrent les situations qu’ils vivent (parfois silencieusement) et en recourant à un naturalisme qui dépeint fidèlement la vie (critique) des ouvriers agricoles dans son pays, ainsi que la distance entre les différentes classes sociales, Nieto Zas (Montevideo, Uruguay, 1972) rend aussi dans son film les impossibles tentatives de rapprochement entre deux manières opposées d'aborder le monde, soulignant les distances immenses (et graves) qui séparent ses personnages, des fossés bien trop profonds que ne peuvent compenser même les meilleures des intentions.

Dans Employé/Patron qui, sous sa trame apparemment calme et contemplative, fait croître un sentiment de culpabilité qui atteint des niveaux presque insupportables, un certain cheval blanc va avoir une présence plus que symbolique qui va conditionner la trame finale d'un long-métrage qui fonctionne comme un miroir placé entre deux hommes et face aux communautés rurales sud-américaines, un sujet récurrent dans la filmographie du scénariste et réalisateur, qui a fait ses débuts en 2006 avec La perrera, vainqueur du Prix Tiger du 35e Festival de Rotterdam), et qui a ensuite réalisé El lugar del hijo (2013), dévoilé au Festival de Toronto et couronné par le Prix FIPRESCI au Festival de La Havane.

Employé/Patron (qui a décroché le Prix Egeda Platino Industria du meilleur projet dans le cadre du volet WIP Latam du Festival de San Sebastian en 2020) a été produit par la société uruguayenne Roken Films, en coproduction avec les enseignes argentines Pasto et Murillo Cine, les brésiliennes Vulcana Cinema et Sancho&Punta et la société française Paraiso Production Diffusion, en association avec Nadador Cine. Les ventes internationales du film sont gérées par l'agence madrilène Latido Films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy