email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2021 Quinzaine des Réalisateurs

Critique : Clara Sola

par 

- CANNES 2021 : Nathalie Álvarez Mesén livre un conte d’apprentissage candide avec de fortes doses de réalisme magique, de production nordique

Critique : Clara Sola
Wendy Chinchilla dans Clara Sola

La présence des films suédois à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes a tout récemment pris une dimension internationale, à l’instar de Et puis nous danserons [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Levan Akin
interview : Levan Gelbakhiani
fiche film
]
, filmé en Géorgie, mais également du film actuel Clara Sola [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Nathalie Álvarez Mesén
fiche film
]
, dont l’action se déroule au Costa Rica. Cette vision globale du cinéma n’est pas récente. On la retrouve avec des films comme The Flute and the Arrow (1957, tourné en Inde), Kongi’s Harvest (1970, Nigéria) et The Grass Is Singing (1980, Zimbabwe), tous des productions majoritairement suédoises. Les films obtenus sont variés, quoique souvent intéressants et parfois assez étonnants dans leur réalisation.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Plus que beaucoup d’autres, Clara Sola s’est apparemment inspirée des deux mondes. Pour son premier long métrage de fiction, après plusieurs courts-métrages très appréciés, Nathalie Álvarez Mesén, installée à Stockholm, s’aventure au plus profond de son autre pays d'origine. C’est dans un village de montagne de la campagne costaricienne que nous faisons la connaissance de Clara, une femme quelque peu distante, manifestement plus à l'aise parmi les plantes et les animaux que parmi les humains. C'est une image qui correspond parfaitement à sa réputation d'être spirituellement élevé. En effet, dans le voisinage, on pense que ceux qui ont besoin de remède et de soulagement viennent la consulter pour ses dons de guérisseuse. Des services religieux regorgeant d’oripeaux catholiques sont régulièrement célébrés, avec Clara comme pièce maîtresse.

C’est également, dans ce milieu majoritairement féminin dirigé par la matriarche de Clara, Doña Fresia, son unique mission, imposée par sa mère d’ailleurs. "Dieu me l'a donnée ainsi, et c’est ainsi qu’elle va rester", dit fermement cette dernière à un médecin qui s’inquiète de la déformation grandissante de la colonne vertébrale de Clara, atteinte de scoliose. Cela provoque des problèmes pulmonaires qu’une opération relativement simple pourrait régler. Une partie du malheur de Clara se situe également quelque part dans le spectre autistique, une autre question non résolue, en accord avec son sacrosaint personnage de sainte.

À l’autre bout du spectre, au sens propre comme au sens figuré, se trouve Maria, la nièce de Clara, une adolescente pleine de vie qui se prépare activement à devenir une femme et à profiter de toutes les joies que cela implique. C'est un train que Clara elle-même a raté, elle qui approche de la quarantaine avec une "pureté" intacte. Lorsque Santiago, un jeune ouvrier agricole, se présente au travail, les choses commencent à bouger et à se détraquer. Lasse et en mal d’amour, Clara est prête à embrasser cette maturité tardive. Wendy Chinchilla, danseuse professionnelle le jour, lui donne une dimension carnassière, presque animale, qui n'a rien d'innocent.

Si une forte dose de réalisme magique a sa place dans cet environnement, un candide rayon de lumière nordique se fait également sentir dans Clara Sola, illuminant les événements et soulignant les mouvements de la nature (le Costa Rica possède certains des plus beaux paysages du monde). Grâce à l'objectif errant de Sophie Winqvist et à l'écriture intelligente d'Álvarez Mesén et de Maria Camila Arias, ce rayon devient un personnage principal et le véritable compagnon de Clara.

Clara Sola est une production de HOBAB (Suède) et une coproduction de Laïdak Films (Allemagne), Need Productions (Belgique), Pacifica Grey (Costa Rica) et Resolve Media (États-Unis). Les ventes sont assurées par Luxbox.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy