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CANNES 2021 Semaine de la Critique

Critique : Olga

par 

- CANNES 2021 : Gymnastique et révolution ukrainienne pour l’adolescente championne moteur de l’intense premier long d’Elie Grappe qui explore les facettes contrastées de l’investissement total

Critique : Olga
Anastasia Budiashkina dans Olga

"On va voir si tu la mérites, ta place". Dans le sport de haut niveau comme dans l’engagement révolutionnaire, on est mis au défi et on se met soi-même au défi : des choix difficiles, de la persévérance, et des risques sont indispensables pour poursuivre ses idéaux. Tel est le cœur du sujet abordé dans Olga [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Elie Grappe
fiche film
]
, le premier long métrage très physique et dynamique du Français Elie Grappe, découvert en compétition àl a 60e Semaine de la Critique du 74e Festival de Cannes.

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Jaeger, Tkatchev, magnésie, strapping aux poignets, spectaculaires lâchers de barre, sorties pilées, mais aussi lourdes chutes à répétition à l’entrainement avant de maîtriser les mouvements les plus exigeants : à 15 ans, Olga (Anastasia Budiashkina) est une championne en herbe, parmi les meilleures gymnastes ukrainiennes et elle vise les prochains championnats d’Europe. Mais les enquêtes de sa mère journaliste sur la corruption régnant au plus haut niveau de l’État en 2013 à Kiev suscitent des menaces directes sur leurs vies. Afin de mettre Olga à l’abri sans qu’elle ne soit contrainte de renoncer à ses ambitions sportives, sa mère envoie l’adolescence (une jeune fille très déterminée : "la boss, c’est moi !") en Suisse, le pays de son père décédé. Logée en famille d’accueil à deux pas du centre d’entrainement de l’équipe nationale helvétique, Olga va devoir faire ses preuves sur les agrès (auprès de son nouveau coach et entourée par des coéquipières qui ne sont pas toutes ravies de son arrivée), mais également supporter le quotidien d’un exil si jeune (échangeant sur Skype avec sa mère et avec Saha - Sabrina Rubtsova -sa plus proche amie et ancienne co-équipière) et envisager d’abandonner sa nationalité ukrainienne. Un entre-deux compliqué pour l’adolescente et soudainement amplifié par les manifestations s’embrasant à Kiev, place Maïdan, une fièvre révolutionnaire contre un pouvoir qui se défend brutalement, avec la mère d’Olga en première ligne… Des événements explosifs que la jeune gymnaste absorbe intensément par images interposées (exclusivement des vidéos prises par des téléphones) dans le grand calme du plateau suisse où elle s’acharne à l’entrainement car l’Euro de Stuttgart se profile…

Film centré sur les corps de sportives en action avec leurs rituels, leur peu de mots et le caractère implacable des réussites et des échecs, Olga détaille avec un excellent sens de la captation des atmosphères les paradoxes d’adolescentes perfectionnant un contrôle absolu de leurs émotions pourtant bouillonnantes. Une tension sous-jacente permanente (incarnée idéalement par la protagoniste) et un conflit intérieur qui travaille intelligemment en écho plus large avec le jeu des dualités entre Suisse et Ukraine où se joue un conflit extérieur. Des idéaux en miroir qui s’accordent parfaitement avec l’un des chants révolutionnaires de Maïdan : "pour la liberté, nous donnerons corps et âme".

Produit par les Suisses de Point Prod et les Français de Cinéma Defacto, Olga est vendu à l’international par Pulsar Content.

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