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CANNES 2021 Séances spéciales

Critique : The Story of Film: A New Generation

par 

- CANNES 2021 : Mark Cousins ajoute un volet à son parcours novateur de l’Histoire du cinéma

Critique : The Story of Film: A New Generation

The Story of Film est l’œuvre phare de Mark Cousins, réalisateur originaire d’Irlande du Nord, ancien critique de cinéma, ancien directeur artistique du Festival du film international d’Édinbourg et amoureux du cinéma. Son éloge du septième art commence en 2004 par l’écriture d’un livre. Il pose un regard particulier sur l’histoire du cinéma qui dépasse le canon cinématographique américain et européen établi. En 2011, il adapte cet ouvrage au cinéma avec le documentaire The Story of Film : An Odyssey, présenté à la télévision britannique sous la forme de 15 chapitres d’une heure chacun. Le critique, installé à Édinbourg, complète la série de 160 minutes, avec un film intitulé The Story of Film : A New Generation [+lire aussi :
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, projeté en avant-première dans la section Séances spéciales et en préouverture de la 74e édition du Festival de Cannes.

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En se concentrant sur les films réalisés au cours de ce millénaire, Cousins, avec son style désormais familier et assumé qui utilise la voix off, affirme :"quels films ont bousculé les codes du cinéma ?". Et sa réponse est : ils sont nombreux. À travers des extraits d’opus comme Moonlight de Barry Jenkins, le Cemetery of Splendour [+lire aussi :
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d’Apichatpong Weerasethakul et Booksmart d’Olivia Wilde, Cousins montre comment le cinéma a élargi ses horizons, proposant une plus large sélection d’histoires réalisées par des cinéastes plus ouverts qu'auparavant. Cela est très certainement une bonne chose pour le cinéma, mais cela représente également un léger obstacle pour Cousins. Une partie du plaisir que procurent ses essais sur le septième art réside dans l'étendue de ses connaissances sur l'histoire du cinéma, mais également dans la façon dont il soutient les réalisateurs, essentiellement des réalisatrices, ignorés et oubliés du grand public. Il évoque désormais une époque dans laquelle le courant dominant commence à refléter ses goûts. Cela complique la mission de Cousins de mettre en avant les talents méconnus et de donner des avis truculents sur des films oubliés. Le nouvel essai regorge de films qui ont bien marché dans les festivals cinématographiques, et qui ont, pour la plupart, fait un passage à Cannes. Ses choix sont moins étonnants.

Réaliser une œuvre sur le présent, pour lequel il y a peu de recul, est difficile. Présenter des arguments irréfutables sur l'état du cinéma est beaucoup plus compliqué. Cela n’empêche pourtant pas Cousins d’essayer, mais son analyse reste souvent superficielle.

Une partie du problème vient de ce que la toute récente et extraordinaire production de Cousins rend ses prises de position sur les films moins surprenantes. En effet, il est plus facile de prévoir son approche du cinéma. Comme tous les artistes, il a ses habitudes et ses mécanismes préférés. Le cinéma est un pont entre la réalité et le rêve. Le travelling. L'accent mis sur la façon dont le public regarde les films est souvent plus important que le texte et le sous-texte.

L’épisode commence par une conversation sur Joker et La Reine des neiges avant qu’il ne poursuive en déclarant Mad Max: Fury Road "meilleur film d’action de la décennie". Il parle de la sexualisation des corps au cinéma, citant des films comme Hustlers et Moonlight. Mais il n’aborde pas suffisamment la question de la race, et il rate le coche en ignorant la façon dont les changements qu'il défend ici ont affecté les auteurs établis et changé leur manière de faire des films.

La force de Cousins réside dans le fait d’aborder les aspects formels de la réalisation. La signification du mouvement de la caméra est ce qu’il préfère. Le chapitre sur les documentaires est puissant. Certaines affirmations sont farfelues, comme celle selon laquelle Hard to Be a God de Aleksey German, "a fortement bousculé le cinéma" et que le public s’est à nouveau rué au cinéma après la pandémie. Un chapitre sur la façon dont la technologie modifie la réalisation décrit davantage la façon dont elle a changé les cinéastes que le public.

The Story of Film: A New Generation est une production de la société britannique Hopscotch Films. Les ventes internationales sont assurées par Dogwoof.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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