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NIFFF 2021

Critique : In the Earth

par 

- Ce film de Ben Wheatley nous transporte au coeur de la Terre, qui déborde de sons et de couleurs tellement aveuglantes qu’ils déchaînent une vraie crise mystique

Critique : In the Earth

Bien soutenu par une bande sonore des plus recherchées et intrigantes, créée par le génie dans ce domaine Clint Mansell, In the Earth [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, en compétition internationale au Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF) après sa première à Sundance, procède sans grands effets de paroles, en touchant parfois à l’abstraction la plus pure. Entre mysticisme païen et voyages hallucinogènes dignes d’une fête à Goa, ce nouveau film du Britannique Ben Wheatley s'interroge sur ce que notre Terre-mère cache dans les viscères. Et il se demande si les pouvoirs qu’elle garde dans son ventre, dont l'homme a cessé depuis longtemps de se soucier, seraient capables de remettre en cause notre conception de l'univers.

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Après une très brève introduction – l’arrivée d'un des personnages principaux, Martin, un scientifique dont on n'en saura pas beaucoup plus à la fin, dans un laboratoire improvisé où un groupe de ses collègues travaillent sur la création d’un vaccin pouvant contrecarrer un virus puissant qui frappe le monde entier –, le film nous transporte directement au cœur d’une mystérieuse forêt qui va être le cadre de toute l’histoire. Martin est accompagné dans son expédition scientifique au cœur de cette forêt, dont on comprend d'emblée qu'elle abrite des présences étranges et inquiétantes, par une guide forestière : Alma, qui va le sortir maintes fois du pétrin et dont, là aussi, on sait vraiment très peu. À mesure que la force et la rationalité abandonnent les deux personnages, c’est la nature qui se réveille, amplifiant ses bruits jusqu’à se transformer elle-même en une puissante vibration qui pénètre les corps de Martin et d'Alma en profondeur. Dans la forêt, où ils se trouvent attaqués par on ne sait quelle présence alors qu’ils dorment dans leurs tentes, les deux personnages rencontrent un mystérieux ermite qui leur propose de les aider. Comme dans tout film d’horreur qui se respecte, Martin et Alma acceptent (non sans réserves) son invitation, qui s'avère pas totalement désintéressée. Et pourtant, bien que ce mystérieux personnage les soumette à des rituels macabres, ses intentions restent ambiguës, comme si le mal n’était pas son objectif final.

Guidé par une force plus grande que lui, dont les lois sont gardées dans un livre très ancien, le mystérieux ermite s'avère être l'ex-mari d’une scientifique, Olivia, que Martin doit aider dans ses recherches sur la mycorhize et avec laquelle il a eu une relation amoureuse. Elle est également installée dans le cœur de ces bois et elle est retrouvée par hasard par les deux personnages quand ils réussissent à fuir l'ermite qui les gardait prisonniers. Olivia apparaît tout de suite comme une figure complexe et ambiguë qui rappelle des personnages de classiques de l'horreur, notamment Jessica Harper dans le Suspiria de Dario Argento. S'étant éloignée de la recherche scientifique pure pour suivre elle aussi le chemin qui mène au cœur de la Terre, là où réside peut-être le salut de l'humanité, Olivia vit à travers les sons un lien plus intense avec la nature. À mi-chemin entre incrédulité et esprit de survie, Martin et Alma se laissent transporter hors du monde tel que l'Homme se le représente pour ne faire plus qu'un avec les sons, les ondes, les couleurs et les spores qui habitent la forêt. Un voyage hallucinatoire et en même temps révélateur qui fait réfléchir sur ce qu'on appelle "réalité". Une sorte de voyage mystique qui transforme l'horreur en pure merveille.

In the Earth a été produit par Rook Films et Neon. Les ventes internationales du film sont assurées par Protagonist Pictures.

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(Traduit de l'italien)

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