email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FIFDH GENÈVE 2021 FIFDH Industry

L'événement FIFDH Impact Day cherche à poser les bonnes questions

par 

- Les intervenants à cette activité industrie du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève ont expliqué comment changer le monde en faisant des films

L'événement FIFDH Impact Day cherche à poser les bonnes questions
Les participants au rendez-vous FIFDH Impact Day

À la troisième édition du FIFDH Impact Day, une activité industrie organisée dans le cadre du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH) qui, selon Laura Longobardi, responsable de cet événement et des partenariats du festival, "a pour fin de réunir des réalisateurs et instigateurs de changement pour user du pouvoir qu'ont les récits de produire un impact positif sur le monde dans lequel nous vivons", le message était clair : quand la bonne histoire trouve le bon public, elle a le potentiel de changer le monde. Il y a toutefois des questions que les auteurs de film doivent se poser avant.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

L’événement, qui a également proposé des présentations par Paco de Onís et Pamela Yates, de Skylight, ainsi qu'une discussion sur le rôle de la philanthropie dans le financement de la production de films à impact, a débuté sur une intervention de Natalie Bullock, cinéaste, professeur et responsable stratégie pour StoryShift au sein de Working Films, qui a posé dans son allocution d'ouverture six valeurs fondamentales pour un cinéma éthique : chercher à être le plus précis possible, intégrer des pratiques anti-racistes dans son travail, être transparent dans ses relations, être conscient de sa force, respecter la dignité et l’organisation des gens de son film et, enfin, traiter son public avec dignité et respect.

Cela renvoie, a-t-elle expliqué pendant sa présentation sur les "récits responsables, du début à la fin", à des idées et questions auxquelles tout le monde devrait réfléchir avant de tourner un film : "Êtes-vous la bonne personne pour raconter l’histoire que vous voulez confectionner ? Qui avez-vous besoin d’intégrer dans votre équipe pour raconter cette histoire avec précision et sans nuire ? Collaborez dès le départ avec quelqu’un qui est en syntonie avec les valeurs des personnages du film et présupposez que les communautés vulnérables et marginalisées sont toujours les meilleurs experts sur leur propre vie, pas vous. Traitez avec considération vos relations, y compris celles que vous avez avec vos personnages, et évitez les portraits trop simplifiés".

Louant les méthodes de travail de certains de ses collègues, notamment Adam Mazo ("Il semble incarner ce que nous essayons d’encourager", a-t-elle fait observer), Bullock Brown a également mentionné ses expériences et projets propres, notamment Baartman, Beyoncé & Me, qui examine le contexte historique et l’impact social des idéaux de beauté occidentaux sur les femmes noires.

"Nous avons tous du pouvoir, surtout quand nous sommes derrière la caméra, a-t-elle dit. Les réalisateurs qui ne sont pas des gens de couleur sont des exemples typiques quand on parle de narration d'un point de vue extérieur. Il y a des exemples de films qui font le contraire de ce qu’on essaie d’encourager, mais il n'y a pas que les réalisateurs qui ne sont pas des gens de couleur qui doivent songer à ces valeurs : elles valent pour nous tous". Tant qu'on reste ouvert à l'idée d'apprendre, cela va sans dire. "Donc on a on est ouvert à l’apprenti qu’on est ouvert à apprendre, c’est-à-dire. "Les préjugés sont quelque chose d'ancré en nous, souvent sans qu'on en ait conscience. Il s'agit d'être disposé à faire un vrai travail et à se voir pour ce qu'on est, afin de pouvoir ensuite transcender cela."

Nicole van Schaik, directrice du développement chez Doc Society, a contribué à la réflexion par son intervention, "Un chemin à suivre pour la production de films à impact : comment générer des changements sociaux ou environnementaux avec votre film documentaire ?". Ces changements sont pour elle possibles en tant de pandémie aussi. "Ce que nous avons pu voir, a-t-elle affirmé, c’est que le que la communauté s’est montrée, comme toujours, pleine de ressources et de capacité d’adaptation. Nous savons que les documentaires sont des agents de changement puissants, et la nouvelle génération des réalisateurs aspire à faire davantage que simplement placer leurs films sur le marché. Ils les utilisent pour servir des mouvements orientés vers la justice sociale et ils veulent toucher les publics qui comptent. C’est là que la production de films à impact entre en jeu".

Ceci étant dit, pour produire un impact, quel qu'il soit, en plus de faire un excellent film, il faut réfléchir à ce que ce film peut effectivement accomplir. "Quels messages clefs sont articulés dans votre film ? Comment votre film s'inscrit-il dans le contexte du mouvement actuel ? Répondre à ces questions permet de développer un plan stratégique", a-t-elle indiqué. Les manuels Impact Film Guides, accessibles en ligne, peuvent aussi être utiles à cet égard : "Cela vous permet de ne pas avoir à résoudre un problème que quelqu’un a déjà élucidé !".

Nicole van Schaik a également évoqué deux exemples réussis de cette approche : Thank You For the Rain [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Julia Dahr, sur un fermier kenyan qui essaie d'accroître autour de lui la conscience que les gens ont du problème du changement climatique, et Captains of Zaatari d'Ali El Arabi, qui est sur le point d'être présenté à Sundance : "Regardez ce réalisateur, il a fait ça, et il a été sélectionné à Sundance. Donc c’est possible. Allez-y, lancez-vous, tout simplement. Vous voulez que les gens soient mieux informés ? C'est quoi le vrai but : mieux faire comprendre une situation ou changer les comportements, mobiliser activement les gens non seulement pour qu'ils pensent autrement, mais pour qu'ils agissent autrement ? Qui sont les gens qui devraient voir votre film de manière à générer des changements et comment les toucher ? Ayez des rêves ambitieux, c’est mon leitmotiv. Rien n'est trop petit ou trop grand, alors lâchez-vous !".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy