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FILMS / CRITIQUES France

Critique : Terrible Jungle

par 

- Plongée loufoque en Guyane française pour le premier long de Hugo Benamozig et David Caviglioli dans le sillage de Vincent Dedienne, Jonathan Cohen et Catherine Deneuve

Critique : Terrible Jungle
Vincent Dedienne et Catherine Deneuve dans Terrible Jungle

"On peut sortir l’homme de la jungle, mais pas la jungle de l’homme." Nul besoin d’être le Kurtz de Au coeur des ténèbres ou d’Apocalypse Now pour asséner ce genre de vérité. Un peu de punka locale (pilez des médicaments, ajoutez du solvant, du gasoil, du décapant pour métaux et de la cocaïne) et le plus naïf des anthropologues arrive très vite à incarner ce stade de philosophie existentialiste. Tel est en effet la destinée du protagoniste de la comédie (très) débridée Terrible Jungle [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le premier long de Hugo Benamozig et David Caviglioli, lancée le 28 juillet dans les salles françaises par Apollo Films.

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Ce jeune homme, c’est Eliott (Vincent Dedienne) qui se rebelle contre sa mère castratrice Chantal de Bellabre (Catherine Deneuve), elle-même anthropologue très renommée, en partant en mission en Guyane Française, dans la région du Haut-Tampok, à la recherche de la mystérieuse tribu des Indiens Otopis. "C’est ridicule. Crois-moi, je connais la jungle, tu vas mourir là-bas" tente de le dissuader sa génitrice et elle n’a pas franchement tort, comme le découvre rapidement son fils dont l’idéalisme ("j’ai envie de vivre avec les gens, de leur parler, de les respecter, pas de les traiter comme des cobayes") est mis à très rude épreuve au contact de la réalité.

Car une fois repérés, les bons sauvages imaginaires se révèlent des orpailleurs exploités, végétant dans de pitoyables conditions, amateurs de junk food, d’alcool, de défonce, de télénovelas et de virées sur la rivière à l’épicerie chinoise des environs. Mais Elliot l’intellectuel qui a déjà surmonté l’obstacle de guides véreux (et dangereux) réussit à se faire accepter par la "tribu", en particulier par la chef Albertine (Alice Belaïdi). Cependant, il commence à passer d’un rôle d’observateur scientifique à une position de réformateur de plus en plus incontrôlable. Le tout alors que sa mère est à sa recherche avec une patrouille de gendarmes, une incroyable bande d’incapables dirigée par le lieutenant-colonel Raspailles (Jonathan Cohen)…

Passant à la moulinette de l’absurde et de l’humour cocasse tous les ingrédients classiques du film d’aventures dans la jungle avec son cortège de méchants occidentaux (Patrick Descamps en tête) uniquement motivés par l’attrait de l’or, ses militaires français inadaptés en villégiature, ses indigènes pervertis et abrutis par la modernité dans une nature polluée par le mercure de l’orpaillage (mais aussi par l’amiante et autres substances nocives), ses incidents frontaliers, ou encore ses explorateurs perdant leurs esprits, le duo de réalisateur s’en donne à cœur joie pour déformer à l’extrême des éléments inspirés de la réalité. Ayant carte blanche, les interprètes livrent des performances sur des tonalités humoristiques très distinctes qui amplifient encore l’allure à dessein hétéroclite et chaotique d’un film amusant où, pour donner un exemple du registre contrasté de l’ensemble, un assommé à coup de pelle commente (en voix-off) : "ces premiers moments sont précieux pour le chercheur. Sans le savoir il noue des liens avec ceux qu’il pourra un jour peut-être appeler ses amis."

Produit par 22h22 et par WY Productions, Terrible Jungle est vendu à l’international par Indie Sales.

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