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DISTRIBUTION / SORTIES / SALLES France

Les distributeurs français prennent le sentier de la VOD

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- Les incertitudes sur la réouverture des salles en France contraignent les distributeurs à faire des arbitrages parfois contre nature afin de désengorger leurs line-up

Les distributeurs français prennent le sentier de la VOD
Nuestras madres de César Díaz

Cela ressemble à l’escalade périlleuse d’une montagne escarpée, sans visibilité, sans savoir à quelle distance se trouve le sommet, ni quel panorama il dévoilera. En dépit de leur foi dans la renaissance future de la fructueuse magie du grand écran (213 millions d’entrées en 2019 dans l’Hexagone, soit 1,4 Md d’euros de recettes), les distributeurs français avancent actuellement sous la contrainte mouvante de la crise sanitaire et en sont réduits à des choix cornéliens.

La réouverture des salles n’étant pas encore à l’ordre du jour (l’espoir non encore officiel étant néanmoins le 1er juillet) et le redémarrage estival risquant de souffrir des mesures de protection qui seront exigées (jauge et motivation des spectateurs, masques, désinfection, problématique de l’aération et de la climatisation, etc.) et d’une offre de films anémiée (la rentabilité de l’exploitation des œuvres dans cette atmosphère compliquée de remise en route étant infiniment improbable, refroidissant encore davantage les distributeurs), le calendrier des sorties ne cesse de repousser des titres à l’automne, voire en 2021. Cette cascade de reports tissant la perspective d’un embouteillage de sorties qui opérera un tri encore plus brutal qu’à l’accoutumée sur les résultats des films en salles se superpose à l’asséchement actuel complet des ressources des distributeurs. Une lourde addition de difficultés qui pousse à un délestage accéléré vers les sorties VOD, y compris de la part de distributeurs qui n’auraient jamais envisagé un tel scénario.

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Ainsi, Pyramide a décidé de sortir directement le 16 juin en VOD Nuestras madres [+lire aussi :
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de César Díaz, Caméra d'Or du Festival de Cannes 2019, qui aurait dû arriver en salles le 8 avril. De la même manière, plusieurs distributeurs qui n’avaient pas saisi d’emblée le possibilité de dérogation exceptionnelle du CNC (lire la news) pour sortir immédiatement en VOD à l’acte en France des films dont les carrières en salles dans l’Hexagone avaient été brutalement interrompues le 14 mars par la crise sanitaire, se sont finalement résolus à le faire. Le 13 mai sont en effet venus s’ajouter à la liste notamment Vivarium [+lire aussi :
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de Lorcan Finnegan (qui avait été lancé en salles le 11 mars par The Jokers et Les Bookmakers), Une sirène à Paris [+lire aussi :
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de Mathias Malzieu (sorti aussi le 11 mars par Sony Pictures Entertainment), le documentaire Woman [+lire aussi :
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d'Anastasia Mikova et Yann-Arthus Bertrand (distribué par Apollo Films le 4 mars) ou encore Lara Jenkins [+lire aussi :
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interview : Jan Ole Gerster
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de Jan-Ole Gerster (KMBO, le 26 février).

Au total, ce sont maintenant 59 films qui ont obtenu cette dérogation exceptionnelle à la chronologie française des médias et choisi une sortie VOD anticipée en France. Parmi les titres lancés en salles les 4 et 11 mars, donc en plein essor de carrière juste avant la fermeture des établissements, beaucoup ont donc déjà pris le chemin de la VOD (dont Radioactive [+lire aussi :
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de Marjane Satrapi chez StudioCanal et Monos [+lire aussi :
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d’Alejandro Landes chez Le Pacte, La Danse du serpent [+lire aussi :
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de Sofia Quiros Ubeda chez Eurozoom et Oskar & Lily [+lire aussi :
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d'Arash T. Riahi via Les Films du Losange). Mais quelques distributeurs n’ont pas encore pris ce virage à 180° et tiennent bon dans leur volonté de ressortir les films en salles quand ce sera possible dans de bonnes conditions. Sont entre autres dans ce cas, Memento avec La Bonne Épouse [+lire aussi :
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de Martin Provost, Jour2Fête avec Un fils [+lire aussi :
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de Mehdi M. Barsaoui, Paname Distribution avec Trois étés [+lire aussi :
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de Sandra Kogut, SND avec De Gaulle [+lire aussi :
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de Gabriel Le Bomin, Bodega Films avec La Communion [+lire aussi :
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de Jan Komasa, Pyramide avec Kongo [+lire aussi :
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de Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav, Les Valseurs avec Where is Jimi Hendrix ? [+lire aussi :
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de Marios Piperides ou encore Norte Distribution avec Si c’était de l’amour [+lire aussi :
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de Patric Chiha.

Si l’on prend aussi en considération dans le tableau les deux reventes directes à Amazon Prime Video de Forte [+lire aussi :
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de Katia Lewkowicz (qui était programmé en distribution chez UGC) et Pinocchio [+lire aussi :
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de Matteo Garrone (qui était prévu chez Le Pacte), voire la sortie directe VOD cette semaine de The Room [+lire aussi :
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interview : Christian Volckman
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de Christian Volckman (via Condor Distribution), on prend toute la mesure de la très épineuse position des distributeurs français, en particulier les indépendants. Les dilemmes sont financiers (les trésoreries sont en berne et les arbitrages douloureux entre les revenus habituels issus de la salle qui sont actuellement malheureusement des souvenirs ou au mieux des projections complètement incertaines à moyen terme, et ceux incomparables et pour l’instant bien moins alléchants de la VOD), logistique (comment sortiront les films, quand et dans quelles conditions, sans également qu’ils ne se vampirisent les uns les autres) et éthique (la primauté de la salle, très valorisée en France, par rapport aux autres supports de diffusion). Affaire à suivre…

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