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IFFR 2020 Bright Future

Critique : Make Up

par 

- Ce récit d'apprentissage teinté d'horreur par Claire Oakley est un premier long-métrage intrigant et atmosphérique

Critique : Make Up
Molly Windsor dans Make Up

La Britannique Claire Oakley revampe le récit d'apprentissage dans son premier long-métrage, Make Up [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, projeté dans la section Bright Future du Festival international de Rotterdam cette année.

Dès le départ, on a l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche, quand Ruth (Molly Windsor) arrive, au beau milieu d'une nuit noire comme de la poix, dans une ville de caravanes en Cornouaille, pour retrouver son petit ami après trois ans sans se voir. Au-delà de l’atmosphère intrinsèquement flippante qui règne dans une ville qui se retrouve déserte hors-saison, ces petits logements identiques, tous vides, inspirent l’appréhension. Ils semblent attendre, en retenant leur souffle, les touristes qui vont venir et les ramener à la vie. Ce sentiment d’être constamment tenu en haleine imprègne la totalité du film et la jeune Ruth, malgré tous ses efforts pour sembler cool et détendue, paraît anxieuse et impatiente à propos de quelque chose – quand on la voit pour la première fois, elle se ronge les ongles. Mais Oakley retarde délibérément le dévoilement de ce qui perturbe la jeune femme, et l’expression naturellement sereine de Windsor permet très bien de maintenir ce suspense.

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La relation charmante, peu conventionnelle, des deux jeunes amants (Windsor a une excellente alchimie avec Joseph Quinn, qui joue son petit ami Tom) ancre le film dans un réalisme qui, hélas, n’est pas maintenu avec la même cohérence par le reste de la troupe, ce qui dilue et trouble le jeu intentionnel avec les degrés d'irréalité que propose le film. Après qu’elle ait trouvé de longs cheveux roux sur les vêtements de Tom, Ruth commence à voir dans la ville la silhouette évanescente d’une fille aux cheveux roux, mais l’entrée en jeu au même moment d'images et sons plus fantastiques et surréalistes (des ongles peints en rouge qui deviennent des griffes, des gémissements qui se font fortement entendre de la caravane d'à-côté, d’étranges lumières qui brillent dans un mobilehome vide) suggère que tous ces éléments troublants pourraient bien être le produit de ce qui se passe dans l'esprit de la jeune femme.

Ruth est clairement préoccupée par Tom et la rousse mystérieuse, mais tandis que les manifestations étranges de son esprit troublé se multiplient, il devient clair que ces soupçons ont déclenché en elle quelque chose qui va bien au-delà de la simple jalousie. Ses visions violentes et chargées sexuellement indiquent un désir occulté, caverneux, qui l'épouvante littéralement par les formes étranges et déconcertantes qu'il prend.

Bien que le film soit au départ assez captivant, la première moitié énigmatique se prolonge un peu plus qu'on ne l'aurait souhaité – quoique son atmosphère voluptueuse et mystérieuse nous manque dans la deuxième partie. Quand Ruth finit par reprendre le contrôle de sa voracité latente, elle exprime son désir à travers des clichés peu convaincants, défaisant ainsi une grande partie du remaniement original que proposait le film des tropes du récit d’apprentissage. Make Up reste cependant un premier long-métrage excitant et inventif, et Oakley est une réalisatrice à suivre.

Make Up a été produit par les sociétés britanniques Quiddity Films et Creative England’s iFeatures.

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(Traduit de l'anglais)

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