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LONDRES 2019

Critique : Our Ladies

par 

- Michael Caton-Jones a présenté à Londre un récit d'apprentissage charmant et doux-amer adapté du roman best-seller The Sopranos de Alan Warner

Critique : Our Ladies
Marli Siu, Sally Messham, Rona Morison, Tallulah Greive et Abigail Lawrie dans Our Ladies

Our Ladies [+lire aussi :
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de Michael Caton-Jones (Rob Roy) a fait sa première mondiale dans la section Séances spéciales du 63e Festival BFI de Londres. Ce film, inspiré du livre The Sopranos d'Alan Warner, marque la deuxième fois qu'un ouvrage de cet écrivain est adapté pour le grand écran – après Morvern Callar [+lire aussi :
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de Lynne Ramsay en 2002.

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Nous sommes dans les années 1990, et un groupe d'adolescentes qui chantent dans une chorale catholique, dans une ville portuaire écossaise, se rendent à une compétition de chant à Édimbourg, sous l’œil vigilant de Sœur Condron (Kate Dickie). Le film se concentre sur six des filles (Eve Austin, Tallulah Greive, Abigail Lawrie, Sally Messham, Rona Morison et Marli Siu) qui n’ont pas en vue le trophée, mais plutôt la perspective de picoler, de faire du shopping et de baiser des mecs. Quand Sœur Condron (Sœur Condom/préservatif, comme les six copines aiment l’appeler) donne quartier libre aux filles avant le concours, les six fantastiques essaient de profiter au mieux de cette petite fenêtre de liberté : pubs, magasins de disques, shopping, karaoké, hommes inconnus et même une visite accidentelle un bordel vont se retrouver sur leur calendrier.

Les personnages très bien développés qu’à créés Warner dans son livre ne perdent pas leur épaisseur dans cette adaptation, et c'est à travers la dynamique entre les filles (et le prisme de l’humour) que l’amitié, la difficulté de devenir adulte et les effets de l'environnement étouffant que constituent une petite communauté provinciale et une école catholique sont explorés. Les jeunes actrices font un très bon travail : leur alchimie est évidente à l’écran et leurs personnalités, très différentes, sont explorées efficacement, dans un effort de groupe tout à fait plaisant.

Plus tout à fait des enfants, pas encore vraiment des adultes, leur naïveté et leur avidité de céder à leurs impulsions nourrissent les filles d’une détermination aveugle qui se fiche des conséquences. On sent un désir ardent de liberté derrière leurs comportements intréprides, une envie de se libérer des règles de l’école catholique et du manque de perspectives qu'offre la grise ville portuaire où elles habitent, où la chose plus excitante qu’on peut espérer, c'est coucher avec des marins. Mais il y a des conséquences aux actes de tous et le monde réel qui les attend à l’extérieur, derrière toute l’insouciance spontanée, peut être impitoyable.

Dieu pardonne, mais les bonnes sœurs c'est moins sûr, et le sexe sans protection peut aboutir à des grossesses, et on ne peut pas faire confiance à tous les inconnnus, notamment quand on les rencontre dans des saunas publics qui ont plus l’air de bordels. Mais de la même manière que les plantes poussent en direction de la lumière et que les hommes salaces gravitent autour des écolières catholiques, l'innocence de la jeunesse tend ses branches vers l’avant et fait tout pour surmonter les obstacles.

Et indépendemment des choix faits ici, et de leurs conséquences, Our Ladies reste indulgent avec les filles, car le film ne les juge pas et ne fait pas la morale. Ces jeunes filles sont drôles et elles n’ont pas froid aux yeux et leur amitié tient la route malgré la maladie, les révélations et même le fait de partager les mêmes garçons – compte tenu de la pénurie de représentants de la gent masculine. Ceux-là sont en revanche traités autrement ici, et sont relégués sur le banc de touche. Ils deviennent des objets de désir. Et contrairement aux filles, à une exception binoclarde près, ils sont offerts aux jugements et aux moqueries.

Ajoutez à cela une bande originale vraiment, follement, profondément portée sur la nostalgie, de même que les tenues et la technologie rudimentaire (CD et magnétoscopes) qu'on voit ici : le résultat est récit d’apprentissage authentique et sincère sur un groupe de filles qui essaient de trouver l’équilibre entre leurs désirs et leurs obligations. Il a fallu vingt ans à Michael Caton-Jones pour faire ce film, et on ne peut que se réjouir qu'il y soit enfin parvenu.

Our Ladies a été produit par Sigma Films et Sony Pictures International Productions (Royaume-Uni). Les droits pour sa distribution Outre-Manche sont gérés par Sony Pictures Releasing.

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(Traduit de l'anglais)

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