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TORONTO 2019 Galas

Critique : The Aeronauts

par 

- La réécriture de l'Histoire n'aide pas le drame à ballon mal casté de Tom Harper, qui s'avère plein d'air chaud

Critique : The Aeronauts
Felicity Jones dans The Aeronauts

Il y a tellement d’air chaud dans le film de Tom Harper The Aeronauts [+lire aussi :
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, un long-métrage qui vole bas, que le personnage d’Amelia Wren a été entièrement créé à partir de rien. Ce film dramatique britannique a fait sa première dans la section haut placée Gala du Festival de Toronto.

Le film traite les faits réels tellement librement qu’on a l'impression que l'ensemble est une complète invention. L'Amelia Wren interprétée par Felicity Jones est l'amalgame fictionnel de trois personnes différentes : un homme et deux femmes. Henry Coxwell, qui a accompagné James Glaisher quand il a battu le record mondial d’altitude en vol le 5 septembre 1862, a été complètement éjecté de cette histoire. On peut supposer que pour toucher le public moderne, le film a décidé qu'il fallait qu’un homme et une femme aient fait ce parcours historique ensemble. Il y a des éléments dans l’histoire personnelle du personnage de Wren qui évoque Sophie Blanchard, la première femme pilote de montgolfière professionnelle, reconnue après la mort de son mari. Wren se soucie également de l'élément spectaculaire de son métier, à l'instar de l'aérostière et performeuse britannique Margaret Graham.

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Cependant, bien que Wren batte des records, qu'elle soit une pionnière et une femme de spectacle, les auteurs ont négligé de lui composer une personnalité de gagnante. Il est compréhensible, compte tenu de la carence en rôles féminins héroïques dans l’Histoire du cinéma, que les auteurs aient voulu rétablir l'équilibre entre les sexes, mais on n'a pas l’impression qu'ils s'y prennent de la bonne manière. Il y a eu tellement de femmes formidables ignorées par l’Histoire que réécrire cette dernière comme si elle s’était jouée dans un univers plus paritaire qu'il ne l'était n’aide pas. Cela donne une fausse impression. Il serait préférable de raconter des histoires sur de vraies femmes plutôt que de placer des femmes dans des rôles masculins comme ce film le fait.

Face à Jones, Eddie Redmayne joue un rôle qui ne lui convient vraiment pas : celui de Glaisher. La troupe réunit le duo d'acteurs qui avait fait la gloire du biopic Une merveilleuse histoire du temps [+lire aussi :
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, sur Stephen Hawking, notamment aux Oscars. On peut supposer qu’ils ont été réunis dans l'espoir de recueillir un succès similaire avec cette grosse production, mais The Aeronauts a du mal à décoller.

La structure narrative du film consiste à commencer par le vol record de Wren et Glaisher, en 1862, avec des séquences flashback qui nous montrent comment ce duo improbable a terminé par faire ce parcours ensemble. Glaisher veut entreprendre un vol en ballon pour faire des tests aux fins d'inventer une méthode scientifique pour prédire la météo. Himesh Patel, la star de Yesterday [+lire aussi :
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, joue ici John Trew, le seul homme qui croit en Glaisher. Wren est une artiste de cirque qui a appris tout ce qu’elle savait sur les ballons à air chaud par son mari, mort tragiquement. Sa sœur (Phoebe Fox) essaie de l’aider à surmonter ce deuil.

Cette structure par flashbacks n’est pas particulièrement cohérente. La raison pour laquelle une horloge compte les secondes à l’écran et disparaît sans raison à la moitié du film n’est pas suffisamment claire. Cela semble être une tentative d’injecter de la tension et un sentiment de péril dans le film. La structure par flashbacks ôte totalement leur élément dramatique aux scènes où les héros se demandent, inquiets, si le ballon va pouvoir quitter le sol, parce qu’on sait déjà la réponse.

Les séquences d’action sont tout aussi mal exécutées. Une scène d’orage survient qui donne l’impression que les acteurs sont en mer, et non dans le ciel. Ils sont mouillés un instant, et secs l'instant d'après. On n'a jamais le souffle coupé, même quand Wren grimpe jusqu’en haut du ballon, à 9000 mètres de hauteur.

The Aeronauts est une coproduction entre les États-Unis et le Royaume-Uni qui a réuni les efforts d'Amazon Studios, Mandeville Films, One Shoe Films, Popcorn Storm et FilmNation Entertainment, qui s'occupe également des ventes internationales du film.

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(Traduit de l'anglais)

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