email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LOCARNO 2019 Piazza Grande

Critique : Il Nido

par 

- Le nouveau film de Roberto De Feo rend hommage au cinéma d’horreur italien et présente quelques éléments intéressants, mais la faiblesse du scénario nuit à son potentiel

Critique : Il Nido

Samuel (Justin Korovkin), un pré-adolescent en chaise roulante, vit avec sa mère Elena (Francesca Cavallin) et un petit groupe de gens dans une demeure majestueuse, isolée du reste du monde et immergée dans la verdure, appelée Villa des lacs. Le jeune homme grandit dans une famille apparemment aisée et attentive, et partage son temps entre les leçons de piano et une routine pleine de devoirs et de limitations. L’arrivée à la villa d’une jeune fille de 15 ans qui s’appelle Denise et qui vient pour travailler comme domestique va bouleverser le fragile équilibre de la demeure et de ses habitants, accentuant le désir de Samuel d’explorer le monde extérieur. Voilà les prémices du nouveau long-métrage de Roberto De Feo, Il Nido [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Roberto De Feo
fiche film
]
, en lice au Festival de Locarno dans la section Cinéastes du présent. De Feo, né en 1981, fait ainsi ses débuts dans le long-métrage après avoir réalisé avec Vito Palumbo les court-métrages Ice Scream (2009) et Child K (2014), qui ont tous les deux eu beaucoup de succès dans le circuit des festivals internationaux.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le film crée dès les premières scènes, de manière plutôt efficace, une atmosphère inquiétante et mystérieuse, appuyée par une photographie excellente (signée Emanuele Pasquet) qui fait un usage savant des clairs-obscurs. En tant que spectateur, on ne comprend pas bien pourquoi cette petite communauté (interprétée par des acteurs parmi lesquels se démarquent les toujours excellents Maurizio Lombardi dans le rôle d’un docteur sadique et Roberto Accornero dans celui d’un prêtre) vit ainsi isolée du monde extérieur, sans technologie et sans aucun contact avec la société. Samuel apparaît d’emblée comme un jeune homme faible et perturbé qui ne connaît pas d’alternative à l’obéissance et au devoir.

Globalement, la troupe, notamment les tous jeunes Korovkin et Francesconi, rend bien ce sentiment d’aliénation, de dépression et de folie qui caractérise cette existence dans un isolement pérenne, et donnent vie à des personnages crédibles et profondément dérangés. Les décors et les musiques de Teho Teardo contribuent également à l'immersion du spectateur dans les atmosphères sombres et suffocantes créées par le récit.

Le principal défaut du film tient au développement de la trame, qui est parfois très attendu. Les spectateurs sont à vrai dire dès le début en mesure d’imaginer où va aller le film, et ceci est confirmé par le final, tout à fait prévisible, qui manque d’un caractère incisif et laisse beaucoup (trop) de questions sans réponses. Dans l’ensemble, on a la sensation de regarder un film qui cherche à être original et à se distinguer de la filmographie du genre, mais qui est victime des mêmes contraintes, imposées par la volonté de rendre hommage à ses tropes, déjà abondamment explorés par le passé par le cinéma d’horreur italien et, plus récemment, par les séries TV nord-américaines.

Dans l’ensemble, on est tout de même devant un bon travail de la part du réalisateur originaire de Bari, mais il aurait certainement bénéficié de manière significative d’une écriture plus fraîche et originale. Les fans d'horreur, et du cinéma de Dario Argento et de Lamberto Bava, trouveront sans doute là quelque chose à se mettre sous la dent, et apprécieront les qualités esthétiques du film.

Il Nido a été produit par Maurizio Totti et Alessandro Usai pour Colorado Film, Davide Novelli pour Vision Distribution et Roberto De Feo pour Prem1ere Film. Ses ventes internationales sont gérées par l’agence romaine True Colours.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy