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VENEZIA 2018 Biennale College Cinema

Critique : Zen sul ghiaccio sottile

par 

- VENISE 2018 : Ce film de Margherita Ferri sur le thème de l'identité sexuelle ne s'élève jamais vraiment au-dessus de la platitude du déjà vu

Critique : Zen sul ghiaccio sottile
Eleonora Conti et Susanna Acchiardi dans Zen sul ghiaccio sottile

Depuis déjà plusieurs années, le cinéma aborde le thème de l'identité sexuelle avec plus de liberté et de rigueur, conscient de porter à l'attention du public des éléments permettant d'affronter et vaincre les préjugés, encore trop forts, contre les individus appartenant à la communauté LGBT, et d'amener les personnes ayant des orientations sexuelles différentes de la majorité hétéro à explorer davantage leurs désirs et à partager leurs émotions et leurs histoires. On peut en prendre pour preuve la multiplication des festivals LGBT dans les grandes villes d'Europe et du monde, et le fait que certains de ces événements ont autant de succès que les manifestations généralistes.

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C'est dans cette typologie que s'inscrit Zen sul ghiaccio sottile [+lire aussi :
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de Margherita Ferri, un titre produit par Articolture (Gli Asteroidi [+lire aussi :
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interview : Germano Maccioni
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) et développé dans le cadre de Biennale College Cinema qui a valu à la réalisatrice la mention spéciale du Prix Solinas 2013. Ferri décrit son premier long-métrage de fiction comme un film qui décrit justement la frontière ténue entre l'envie d'appartenir à un groupe et d'être soi-même sans conditionnement, en évoquant le malaise et les challenges qui attendent quiconque ne se conforme pas aux rôles imposés par notre société hétéronormée.

L'héroïne du film, Maia Zenardi (Eleonora Conti), dite Zen, est une ado de 16 ans introvertie et sombre qui vit dans un petit bourg de montagne en Émilie-Romagne, dans le magnifique parc régional des Apennins proche de Modène. Elle est le seul membre féminin de l'équipe de hockey sur glace locale, et aspire à entrer dans l'équipe nationale. À l'école et au sein de son équipe, elle est harcelée par ses camarades, qui la traitent de "sous-fille, lesbienne de merde", etc. Elle n'a pas non plus un bon rapport avec sa mère (Fabrizia Sacchi). Zen n'a de zen que le nom, car elle en veut au monde – le film commence d'ailleurs sur l'image de son majeur levé vers le ciel. Le conflit qui couve dans le coeur de la jeune fille est explicité dès les premiers dialogues. La seule qui semble comprendre Maia est Vanessa (Susanna Acchiardi), fille d'un des joueurs de l'équipe de hockey, qui fuit sa maison et se cache dans le refuge de montagne de la mère de Maia. Entre les adolescentes, qui se sentent toutes les deux marginales, naît une relation sur laquelle Maia croit qu'elle va pouvoir reporter ses doutes.

La réalisatrice use comme contrepoint au récit d'images de la nature sauvage, des glaciers qui craquent comme la rage impuissante de la jeune héroïne. Même les actions au hockey (un sport parmi les plus durs qui renvoie à l'idée de défi total) sont plastiques, et la tenue de sport de Maia est pour elle une carapace qui la protège du monde extérieur.

Eleonora Conti est certainement la visage parfait pour raconter cette histoire, mais sa manière de dire son texte, trop acerbe, nuit au film, et la jeune troupe qui l'entoure ne rattrape pas ce défaut. C'est cependant probablement le scénario, malgré le prix reçu, qui convainc le moins, parce qu'il ne s'élève jamais vraiment au-dessus de la platitude du déjà vu, faisant du film un récit d'apprentissage des plus monotones. En somme, Zen n'arrive pas au niveau de films italiens comparables, comme Arianna [+lire aussi :
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de Carlo Lavagna, qui nous transportait dans l'univers complexe de l'intersexualité, ou Vierge sous serment [+lire aussi :
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de Laura Bispuri, dont l'héroïne devait renoncer à sa féminité pour avoir les mêmes droits que les hommes dans son petit village arriéré des montagnes albanaises. Ces films racontaient des histoires puissantes, à la hauteur d'autres films sur la question de l'identité sexuelle signés par François Ozon, Tom Hooper, Xavier Dolan, Gus Van Sant, Céline Sciamma, Lucía Puenzo, etc.

Zen sul ghiaccio sottile sera distribué en Italie par Istituto Luce Cinecittà.

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