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CINEMA JOVE 2018

Critique : Casi 40

par 

- En utilisant simplement quatre comédiens, quelques chansons et de nombreuses librairies de village, David Trueba concocte un road movie délicieux et divertissant avec une pointe d’amertume

Critique : Casi 40
Fernando Ramallo et Lucía Jiménez dans Casi 40

Même si cela ressemble à un cliché, souvent les idées de départ les plus simples peuvent conjurer de la magie sur le grand écran. Le septième long-métrage de fiction de David Trueba, Casi 40 [+lire aussi :
bande-annonce
interview : David Trueba
fiche film
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, en est l’illustration. Pour le réaliser, Trueba a de nouveau réuni les comédiens Lucía Jiménez et Fernando Ramallo, qui étaient à l’affiche de son tout premier film, La buena vida, et il les a envoyés à bord d'un van en périple à travers toute l’Espagne, pour une tournée des librairies. Ce road trip est agrémenté de chansons fabuleuses interprétées par l’actrice principale et de dialogues (composés par le réalisateur) pétillants, enjoués et très divertissants, qui parviennent aussi à être profonds et pertinents. Après sa présentation au Festival du cinéma en espagnol de Malaga, le film est au programme du festival Cinema Jove de Valencia. Il sort en Espagne ce vendredi.

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Trueba, élu meilleur réalisateur aux Goya 2013 pour Vivir es fácil con los ojos cerrados [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
(qui a également reçu cinq autres prix, dont celui du meilleur Film), a osé miser ici sur la liberté totale, pour nous livrer un de ses meilleurs films à ce jour. Casi 40, produit de manière indépendante, sans l’appui des chaînes de télévision, a été tourné en quelques jours au fil d'une tournée-éclair de plusieurs villes du centre du pays, les acteurs et l’équipe devenant une sorte de troupe ambulante. Cette complicité et cette authentique intimité se sentent à travers chaque plan du film, qui malgré ses prétensions modestes, va très loin en termes d'analyse, d’humour et d’émotion.

L’intrigue est très simple : deux vieux amis, Tristán et Lucía, se retrouvent après 20 ans pour une tournée de concerts afin de raviver la carrière musicale de Lucía, un projet entièrement soutenu par Tristán. C’est tout. Mais comme dans le cas de la trilogie des Before de Richard Linklater, les conversations entre les deux personnages tissent une riche toile thématique qui va de l’envie de revisiter une carrière artistique abandonnée à l’idéalisation d’un passé et ses commémorations absurdes (le poids de la nostalgie est lourd sur la génération représentée dans le film), en évoquant l’amour et la contrainte sociale de se débarrasser d’une corruption omniprésente.

La chanson qui prête son nom au film a aussi été écrite par Trueba, avec Lucía Jiménez. "Casi 40" (litt. "presque 40 ans"), et d’autres chansons interprétées par l’actrice, se retrouvent au long du film, aux côtés d’un titre du groupe espagnol Señor Mostaza et d'un autre par la sœur de Lucia, Rebeca Jiménez. La bande originale ne se contente pas de retracer l’évolution de la carrière de chanteuse de son héroïne, mais aussi le passage du temps qui a marqué ses paroles, tout comme les vies des deux personnages, qui sont maintenant bien loin des adolescents pleins de rêves de La buena vida.

Casi 40, où apparaissent aussi Vito Sanz et Carolina Africa, a été produit par Buenavida Producciones, S.L. (également vendeur à l’international) et Perdidos G.C., S.L. Le film sort en Espagne avec Avalon.

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(Traduit par Florian Etcheverry)

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