email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2018 Industrie / CNC@Cannes2018

Tourner en région en France

par 

- CANNES 2018 : Le CNC a organisé une conférence sur la manière dont les régions françaises soutiennent les tournages sur leurs territoires

Tourner en région en France
Les intervenants à la présentation des financements en région

Sabine Lhermet, directrice de l'Office de tourisme de Dunkerque, est intervenue la première à la discussion organisée par le CNC à Cannes sur la production en région, pour détailler les bénéfices qu'a retirés sa région de la production sur place de Dunkerque [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Christopher Nolan, triple lauréat aux Oscars. L'intérêt suscité par le film a attiré sur place une myriade de touristes français et internationaux, stimulant ainsi l'économie locale, en particulier les restaurants, les boutiques et les petites entreprises. L'office de tourisme a également lancé des produits siglés et des visites guidées des lieux où le film a été tourné. Cette stratégie a non seulement favorisé la croissance économique dans la région : elle a aussi contribué à la redécouverte par les locaux de leur propre histoire, de leur terre et de leur héritage culturel.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

La conférence, animée par Marc Tessier, a porté sur le fonctionnement des régions françaises, leurs objectifs et ce qui peut être fait pour améliorer et renforcer l'intégration de leurs initiatives. La liste des intervenants comprenait : Agnès Evran, vice-présidente chargée de l'éducation et de la culture pour l'Ile-de France ; Dominique Salomon, vice-présidente chargée de la culture, du patrimoine et des langues pour l'Occitanie ; Éric Correia, délégué régional aux économies créatives, à l'innovation et la culture pour la Nouvelle-Aquitaine ; Florence Vernay-Carron, vice-présidente chargée de la culture et du patrimoine pour l'Auvergne-Rhône-Alpes ; Pascal Mangin, président de la Commission culturelle pour le Grand Est ; François Decoster, vice-président chargé de la culture pour la région Hauts-de-France ; Catherine Morin-Desailly, sénatrice de Seine-Maritime ; et Emilie Cariou, députée de la Meuse.

Le remboursement fiscal pour les productions internationales (TRIP) mis en place par le CNC a permis aux régions françaises d'attirer des productions nationales et étrangères. Comme l'a souligné Christophe Tardieu, directeur général-adjoint du CNC, chaque région a quelque chose d'unique sur son territoire ainsi qu’un riche patrimoine historique qui contribue à faire de la France une des destinations favorites pour les tournages. Le budget sur lequel chaque région peut compter varie entre 20 millions d'euros (en Île-de-France centrale) à des budgets plus modestes allant de 3 à 6 millions d'euros dans les autres régions. Malgré le désavantage financier auquel sont confrontés certains panélistes, les résultats obtenus sont remarquables et contribuent tous à la création d'emplois et au renforcement des économies locales et nationales.

Une priorité commune que toutes les régions semblent partager est l'éducation du public à travers des initiatives culturelles telles que les festivals de films et les études supérieures, mais aussi un soutien financier ciblé pour les nouveaux réalisateurs, afin d’encourager l’esprit créatif et l'emploi des jeunes. En 2017, 30% des productions financées par l'Île-de-France étaient des premiers films et globalement, l'industrie cinématographique a généré 140 000 emplois. Avec 25 scénarios et 35 coproductions soutenus annuellement, l'Île-de-France confirme son rôle parmi les premières régions d'Europe dans ce domaine, mais les autres régions ne sont pas moins engagées. Avec un budget de 7 millions d'euros, l'Occitanie a une action similaire à celle de l'Île-de-France, avec un accent sur l'animation dont elle tire sa fierté. Ce secteur, qui a représenté un investissement de 600 000 euros en 2015, a généré un rendement de 8 millions d'euros pour l'économie locale, et un total de 500 emplois rémunérés dans la région. Au Cartoon Forum de Toulouse, cette industrie en plein essor, qui ne compte pas moins de 12 studios de production dans la région, dispose d'une plateforme fondamentale pour se faire connaître dans le monde entier. En effet, en 2017, 82 projets représentant 23 territoires y ont été présentés à 950 professionnels de 40 pays. 

La région Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième du pays derrière la région d’Île-de-France, a coproduit plus de 280 films depuis 1991 et dispose d'une capacité d'investissement annuelle de 3 à 4 millions d'euros. Le Pôle PIXEL à Villeurbanne et CITIA à Annecy ainsi que le Village de Lussas en Ardèche et la Cartoucherie à Bourg-lès-Valence ne sont que quelques exemples d'incubateurs performants pour le développement de films, la formation de nouveaux professionnels et la découverte de nouveaux talents. Nos Batailles [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Guillaume Senez
fiche film
]
de Guillaume Senez ainsi qu'Amin [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Philippe Faucon
fiche film
]
de Philippe Faucon, sélectionnés cette année à Cannes, respectivement à la Semaine de la Critique et à la Quinzaine des Réalisateurs, ne sont que deux exemples de coproductions réussies tournées en région. Cannes présente également cinq films soutenus par la Nouvelle-Aquitaine : Les Filles du soleil [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Eva Husson
fiche film
]
, En guerre [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Stéphane Brizé
fiche film
]
, Mon tissu préféré [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
, Meurs, monstre, meurs [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
et L'Amour debout [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
.

Un objectif commun pour les régions françaises dont les représentants étaient présents est également de considérer en priorité la préservation et l'appréciation de la nature et du patrimoine historique ainsi que la création de nouveaux emplois et l'encouragement actif de la créativité et de la croissance des entreprises dans chaque territoire. Comme de nombreuses régions souffrent de dépeuplement, la décentralisation de l'industrie cinématographique des grandes métropoles telles que Paris vers les petits centres permettrait de redistribuer la population, ce qui amènerait des investissements et des richesses dans des zones actuellement moins développées. Cela présente également un intérêt en termes de production, car tourner dans une petite ville est beaucoup plus facile que dans une grande capitale comme Paris, où l'on obtient moins facilement des permis de tourner pour les endroits très fréquentés. L'ensemble de la production bénéficierait également d'un soutien plus conséquent en région, notamment de la part des locaux, davantage fascinés par le spectacle d'un tournage et donc plus disposés à aider et à accueillir les professionnels. Comme l'a noté Pascal Mangin, il est néanmoins nécessaire d'informer les citoyens sur les raisons pour lesquelles il est si important d'investir dans le cinéma plutôt que dans d'autres domaines de dépenses plus pratiques, et pourquoi investir dans le développement d'une industrie cinématographique dans chaque région est essentiel pour une économie florissante. Les régions peuvent différer les unes des autres en termes de paysages et de budgets, mais cette conférence organisée par le CNC a prouvé qu'elles sont toutes préoccupées par les mêmes idées : l’éducation, le territoire, la créativité et la création de nouveaux emplois.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par David Bairamian)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy