email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SAN SEBASTIAN 2017 Nouveaux Réalisateurs

Le Semeur : l’homme désiré

par 

- SAN SEBASTIAN 2017 : Le premier long-métrage de la Française Marine Francen, présenté dans la section Nouveaux Réalisateurs, se passe dans un village peuplé uniquement de femmes

Le Semeur : l’homme désiré
Pauline Burlet et Alban Lenoir dans Le Semeur

La Française Marine Francen fait ses débuts dans le long-métrage avec Le Semeur [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Anamaria Vartolomei
interview : Marine Francen
fiche film
]
, en lice dans la section Nouveaux Réalisateurs de la 65e édition du Festival de San Sebastian, où il a fait son avant-première mondiale. La réalisatrice confesse qu’elle n’a pas fait d’études de cinéma, mais qu’elle a appris en travaillant auprès de maestros de haut vol – elle a notamment été l’assistante de Michael Haneke sur Amour [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Michael Haneke
fiche film
]
et d’Oliver Assayas sur Après mai [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Olivier Assayas
fiche film
]
, en plus de faire de la production pour la société d’Ismail Merchant et James Ivory et de réaliser quatre courts-métrages.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

À partir du récit L’homme semence de Violette Ailhaud, Francen et ses co-scénaristes, Jacqueline Surchat et Jacques Fieschi (Yves Saint-Laurent [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Jalil Lespert
fiche film
]
), ont transposé l’action de la Provence aux contreforts des Alpes, dans un petit village envahi par les troupes de Louis Napoléon Bonaparte en 1852 qui se retrouve privé de tous ses habitants de sexe masculin, en guise de représailles. D’un coup, tous les lits se vident et les femmes sont contraintes de construire un micro-monde qui semble un univers cauchemardesque digne d’une dystopie.

Au centre du gynécée forcé, on trouve Violette, une jeune femme qui allait se marier au moment où les soldats ont fait irruption dans le village. Francen nous fait découvrir dans des tons de jaune l’intimité des femmes, leurs tâches domestiques, leurs réunions et conversations. Avec son format télévisuel, le film laisse la musique et les paysages grandioses au second plan pour se concentrer sur l’état de stupéfaction des personnages, coincés dans une situation presque onirique d’attente. Lors d’une assemblée improvisée, une des femmes déclare que si un homme venait un jour à se présenter dans le village, elles devraient se le partager pour être mères, car le temps ne pardonne pas.

Comme l’aura deviné le lecteur, un étranger ne va pas manquer de faire irruption, déclenchant le conflit malgré les professions de solidarité, les grandes promesses et les sentiments de l’homme désiré par toutes comme de l’élue de son coeur. Francen aborde à travers cette situation des sujets comme la sexualité féminine (bien moins ouverte alors que de nos jours), à travers une esthétique qui rappelle des oeuvres picturales montrant les vendanges, un moment agricole chargé de symboles dans le contexte de ce récit.

Par son propos, Le Semeur se rapproche du récent Les Proies,  qui a valu à Sofía Coppola le prix de mise en scène au dernier Festival de Cannes, mais il s’en distingue (ainsi que de sa version précédente, réalisée par Don Siegel en 1971) par son absence de violence, la poétique de sa mise en scène et l’aspect sensoriel de son sujet.

Le Semeur a réuni les efforts des Films du Worso (France) et de Versus Production (Belgique). En Espagne, il sera distribué par Bteam Pictures. Les ventes internationales du film sont gérées par Celluloid Dreams.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy