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INDUSTRIE France

Altice Studio et Orange Content dans les starting-blocks

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- Les deux opérateurs télécoms montent en régime pour l'accès aux films et aux séries dans un panorama de concurrence accrue

Altice Studio et Orange Content dans les starting-blocks

Alors que l'étoile du pilier du financement du cinéma en France, le groupe Canal+, pâlit en raison de la baisse du nombre de ses abonnés dans l'Hexagone (492 000 de moins en 2016 pour un total à 5,25 millions) et de sa stratégie délibérée de tension avec les créateurs (non-paiement des droits d'auteurs avec 50 M€ d'arriérés pour l'instant et une assignation en justice par les sociétés de collecte; pressions sur les producteurs d'animation et de documentaire pour réduire de 20 % les engagements en préachat déjà signés, etc.), les opérateurs télécoms font feu de tout bois pour investir le champ des contenus.

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Le groupe Altice (qui opère actuellement via la marque SFR) a annoncé le lancement le 22 août d'une chaîne de cinéma linéaire et d'une plateforme à la demande : Altice Studio. 400 films par an et deux nouvelles séries originales par mois seront proposés. 40 M€ par an seront dédiés au financement de productions et de coproductions. Du côté du cinéma, Altice Studio investira dans trois films français chaque année, le premier étant Place publique [+lire aussi :
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 d'Agnès Jaoui dont le tournage débutera le 31 juillet. Mais c'est surtout du côté des séries qu'Altice (qui a déjà cofinancé MedicisTaken [+lire aussi :
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 et Riviera [+lire aussi :
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) portera son effort, notamment en coproduction avec des partenaires comme NetflixAmazon, la Rai et Sky

Orange n'est pas en reste avec la naissance programmée au 1er septembre d'Orange Content qui sera piloté par David Kessler (ancien directeur général du CNC) et supervisera tous les contenus d'un groupe impliqué de longue date dans le cinéma et la télévision avec Orange Studio et OCS. Déjà associé depuis le début de l'année à UGC Images pour la distribution de films en salles (au minimum cinq titres par an), la coproduction d'oeuvres françaises et l'acquisition de longs métrages étrangers, Orange accentue ce partenariat en s'engageant à préacheter en exclusivité tous les films produits par UGC et en les vendant à l'international à travers une nouvelle structure dont l'activité démarrera en septembre. Par ailleurs, Orange a révélé qu'il allait investir 100 M€ par an dans la production de séries. Enfin, l'opérateur a conclu un accord renforçant sa coopération commerciale avec Canal+ : les abonnés à Orange via la fibre se verront proposer l'offre Canal+ Essentiel à des conditions préférentielles.

De grandes manoeuvres industrielles sont donc en cours dans le paysage français, notamment pour contrecarrer Netflix qui revendique 1,5 million d'abonnés dans l'Hexagone, pour anticiper la montée en régime d'Amazon Prime Video (qui a démarré son activité en France décembre dernier) et l'arrivée prévisible d'Apple et autres géants, mais également pour contenir les ambitions d'Altice (qui a opéré un "blitzkrieg" sur les droits sportifs et un peu "cornerisé" Canal+). Et la bataille pour sécuriser l'accès aux contenus et leur diffusion maximale sur tous les supports possibles va certainement connaître encore bien des rebondissements. Des évolutions qui ne seront pas sans conséquence sur le financement du cinéma en France. Affaire à suivre... 

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