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FILMS Italie / France / États-Unis

Monte : un défi personnel aux proportions titanesques

par 

- Ce film de l’Iranien Amir Naderi, présenté hors-compétition à la dernière Mostra de Venise, arrive sur les écrans italiens grâce au distributeur ASAP Cinema Network

Monte : un défi personnel aux proportions titanesques
Andrea Sartoretti dans Monte

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bande-annonce
fiche film
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 d'Amir Naderi, présenté hors-compétition à la Mostra de Venise, arrive sur les écrans italiens aujourd'hui, avec ASAP Cinema Network. C'est un film allégorique dans sa forme la plus pure, dans le sens où il raconte une histoire qui requiert une interprétation allant au-delà de son sens apparent. Situé au Moyen-Âge, sans plus de précisions, et articulé autour des personnages d’Agostino (Andrea Sartoretti), de sa femme Nina (Claudia Potenza) et de leur fils Giovanni (Zaccaria Zanghellini), le film met en avant le motif de la montagne en tant que symbole, d’archétype que l'on retrouve dans la philosophie, la psychanalyse et la religion.

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Le réalisateur iranien Amir Naderi, New-Yorkais d'adoption, a déjà donné au cinéma des personnages qui savent rester tenaces dans des situations extrêmes, comme le garçon qui veut réaliser son rêve dans un Iran d’après-guerre qu’on suit dans Le Coureur (1985), les trois femmes qui doivent prendre en main leur destin dans A, B, C... Manhattan (1997), le héros dévoué de Cut (2011), ou encore le jeune travailleur faisant face à la crise économique dans l'excellent 99 Homes de Ramin Bahrani (2014), dont Naderi a écrit le scénario. Dans Monte, Agostino (en référence à Saint Augustin d'Hippone, l'un des plus grands penseurs chrétiens) est un homme pauvre dont le petit village du Frioul, en Italie, est en train d’être déserté par ses habitants, las de vivre dans un environnement hostile. Agostino vient de perdre sa fille, mais il refuse d’abandonner : avec le peu d'objets qu'il a à vendre, il se rend au village, mais personne ne veut acheter sa marchandise. Dans une scène clef du film, on voit cet homme qui est en train de tout perdre abandonner sa religion et décider de défier la montagne qui, en bloquant les rayons du soleil, condamne toute vie dans le village – un défi nécessaire, mais aussi complètement fou. Ainsi, Agostino se met à marteler l'immense montagne, sombre et menaçante, un lieu entre verticalité sacrée et pesanteur qui marque la rencontre des cieux et de la terre et fait figure de royaume des dieux. Mais si les indiens Pueblos, interrogés par Carl Gustav Jung, ont raison quand ils affirment que "toute vie vient de la montagne", alors Agostino ne défie pas Dieu, mais plutôt lui-même, dans un abandon furieux de sa conscience.

Amir Naderi n'utilise aucun dialogue et réduit la narration au minimum pour mieux se concentrer sur la force visuelle du film et son symbolisme. Il donne à la bande sonore (dont il est l'auteur, en plus de s’être aussi chargé du scénario et du montage du film) un rôle prépondérant, notamment aux trompettes, dont les notes graves se font entendre à chaque instant, comme sorties des entrailles de la montagne. 

Monte est le premier film tourné en Italie par un réalisateur iranien. Sa photographie a été confiée au talentueux Roberto Cimatti. C’est une coproduction italo-franco-américaine qui a réuni Citrullo InternationalZivago Media, Cineric, Ciné-sud Promotion et KNM, en partenariat avec Rai Cinema et avec le soutien de la Direction générale Cinéma du Ministère de la Culture italien, d’IDM - Commission du film du Haut-Adige et de la Commission du film Frioul-Vénétie julienne.

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(Traduit de l'italien)

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