email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2016 Compétition

On The Milky Road : Monica Bellucci en mariée traquée

par 

- VENISE 2016 : Le réalisateur serbo-bosnien Emir Kusturica revient sur le Lido avec une fable dont le contexte est la Guerre des Balkans

On The Milky Road : Monica Bellucci en mariée traquée
Emir Kusturica et Monica Bellucci dans On The Milky Road

Emir Kusturica est de retour au cinéma, et il est en grande forme. On The Milky Road [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, interprété par lui-même et Monica Bellucci, a clôturé en beauté la section compétition de la Mostra de Venise, où il avait présenté, à l’âge de 27 ans, son tout premier film, Te souviens-tu de Dolly Bell?.

Avec On The Milky Road, produit par Pinball London, BN Films et Rasta International (ventes internationales : Wild Bunch et ICM), le cinéaste serbo-bosnien retrouve le théâtre de la Guerre des Balkans (qu’il avait quitté après La Vie est un miracle, en 2004) à travers une histoire d’amour entre une mystérieuse femme italienne en fuite et un ancien joueur de piano tzigane. À présent, tous les matins, Kosta apporte à dos d’âne du lait pour les soldats les plus à l’avant du front. On le prend pour un type un peu fou (mais ici, tout le monde semble fou) parce qu’il a assisté au meurtre de son père, décapité à la scie électrique. Ni les projectiles qui sifflent près de son flanc ni les grenades qui explosent près de lui ne lui font perdre son aplomb. C’est un homme qui n’a plus rien à perdre. Kosta est aimée d’une fille du coin belle et farouche, Milena (Sloboda Micalovic), qui doit organiser deux mariages le même jour : le sien avec Kosta et celui de son frère Žaga (Predrag Manojlović, un habitué des films de Kusturica), héros de guerre de retour d'Afghanistan, avec une superbe Italienne qui s’occupe d’orphelins de guerre dans un centre situé non loin et pleure quand elle voit Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Tout n’est cependant pas si simple, surtout en temps en guerre. Cette femme est traquée par des soldats de l’OTAN aux ordres d’un général anglais qui s’était épris d’elle et avait tué par passion sa femme, écopant de trois ans de prison grâce au témoignage de l’Italienne. Quant à Kosta, dès sa première rencontre avec cette femme magnifique, il a eu le coup de foudre, et dans les faits, c’est un peu comme s’ils se reflétaient l’un l’autre. "Nous sommes condamnés par la vie, lui dit-elle. Moi pour ma beauté et toi pour ta gentillesse, parce que ces choses font ressortir le pire chez les autres”.

On The Milky Road, annoncé au tout début comme un récit “tiré de trois histoires vraies et de beaucoup de choses imaginées”, est une fable où l’auteur de chefs-d’oeuvre comme Papa est en voyage d’affaires, Le Temps des gitans, Undeground et Chat noir, chat blanc se confronte à ses origines et à l’essence des choses. Son style n’a pas changé, avec ses plans toujours riches en événements, qui défilent sur plusieurs niveaux et se chevauchent, et sa musique (composée par le fils de l’auteur, Stribor Kusturica), qui a ici encore la plus grande importance. Cependant, le cinéaste oppose plus qu’il ne l’avait jamais fait avant la violence généralisée de la guerre à la pureté absolue d’un amour entre deux personnes de beaucoup de maturité et à la candeur inviolée de Mère Nature. Les animaux ont d’ailleurs un rôle important dans le film. Des oies qui tombent symboliquement dans un bac de sang à la mule fidèle que monte tous les jours Kosta et au faucon pélerin qui le suit où qu’il aille, en passant par le serpent nourri au lait qui le sauve dans les moments difficiles et même l’ours des dernières minutes du film, tous représentent l’innocence qu’il faudrait toujours préserver à tout prix. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy