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IFFR 2016

Mother : un poème cinématographique sur une mère et sa fille

par 

- Le cinéaste slovène Vlado Skafar a dévoilé à Rotterdam Mother, la suite de Dad, découvert en 2010

Mother : un poème cinématographique sur une mère et sa fille

Vlado Skafar est une figure unique dans le cinéma slovène : il est réalisateur, auteur et co-fondateur de la Cinémathèque slovène ainsi que du Festival international Kino Otok d’Izola, un paradis pour le cinéphile, avec sa programmation sans compromis et ses magnifiques projections en plein air. Ses films, à ce jour Letters to a Child (Rotterdam 2009) et Dad [+lire aussi :
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interview : Vlado Škafar
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(Semaine internationale de la critique de Venise 2010) ont une beauté singulière et se caractérisent par une approche poétique qui combine documentaire et fiction pour plus d’effet.

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C’est également le cas de son nouveau film, Mother [+lire aussi :
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, qui a fait son avant-première mondiale dans la section Bright Future de Rotterdam. Tandis que Dad évoquait une relation père-fils, on découvre à présent l’histoire d’une mère (Natasa Tic Ralijan) et de sa fille (Vida Rucli). La première, d’âge moyen mais jeune d’aspect (elle a même les cheveux courts et des Dr Martens aux pieds), va d’abord emmener sa fille, qui a une petite vingtaine d’années ou presque, dans une vieille maison de campagne, puis l’enfermer dans une chambre. On la voit ensuite discuter avec un prêtre des différentes manières possibles de combattre la toxicomanie, après quoi on pénètre dans une commune où dix jeunes gens participent au travail de la terre, à des ateliers musicaux et à des parties de volleyball. On entend même leurs confessions (un élément du film qui est clairement d’ordre documentaire). Ce n’est qu’alors qu’on voit vraiment bien la fille pour la première fois.

Tandis que la première heure du film est totalement consacrée à la mère, ses vingt dernières minutes montrent la situation telle que la voit sa fille. Avec délicatesse et brio, à travers des actes symboliques, elle transmet ce qu’elle ressent et ce qu’elle cherche. Non que Skafar craigne l’utilisation d’éléments expressifs plus directs, comme les titres qui apparaissent de temps en temps à l’écran pour décrire les pensées et sentiments de personnages – notamment celui-ci, très évocateur : "Je sais maintenant pourquoi ma mère aime les fleurs. Elle veut faire pousser des choses. Mais à sa manière."

Cette intrigue très simple n’est cependant pas l’objectif du film. Mother n’est pas un film sur l’addiction ou la persévérance : c’est un film sur la perception qu’ont les parents de leurs enfants, et inversement, et sur la manière dont ils s’influencent réciproquement. Le tout a été réalisé sans scénario à proprement parler ; le générique dit seulement : "Inspiré des écrits de Jelena Maksimovic, Vida Rucli, Natasa Tic Ralijan, Gabriella Ferrari, Margita StefanovicJW Goethe et Lily Novy". Maksimovic est un monteur serbe (on lui doit Les Ponts de Sarajevo [+lire aussi :
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et Depth Two [+lire aussi :
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, présenté au Forum du dernier Festival de Berlin), qui a édité le film avec Skafar. Stefanovic, un organiste légendaire en Serbie, est mort en 2002 après des années d’abus d’héroïne. Novy est un des poètes slovènes les plus connus. Ferrari joue (ou peut-être est-ce son vrai métier) un thérapeute par la musique dans la commune.

Comme celui de Dad, le ton du film est calme et lyrique. Les musiques diverses et variées qu’on y entend vont des compositions inspirées de la musique d’église et reposant sur des chœurs féminins de Vladimir Godar à “Ribbon Bow” de Karen Dalton. Elles s’accordent parfaitement avec les doux glissements de la caméra de Marko Brdar (Dad) et le rythme tranquille du montage. Dad et Mother vont ainsi main dans la main, et on ne peut que souhaiter que des festivals voudront bien les montrer ensemble.

Mother a été coproduit par la société slovène Gustav Film avec Transmedia (Italie) et SCCA/Pro.ba (Bosnie-Herzégovine). Les droits internationaux du film n’ont pas encore été vendus. 

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(Traduit de l'anglais)

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