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SÉVILLE 2015

John From : la logique de la passion

par 

- Joao Nicolau a présenté dans la section “Nouvelles vagues” du XII SEFF, une ode sensible et contagieuse à l’impulsion de l’amour chez les jeunes, à la manière d’un voyage onirique vers les mers du sud

John From : la logique de la passion
Julia Palha dans John From

Le Festival du cinéma européen de Séville a été le premier à s’intéresser à la dernière aventure en date du réalisateur de The Sword and the Rose [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
. Bien que le film ait été auparavant présenté à Sao Paulo et Montpellier (lire l’article), Joao Nicolau a salué le risque qu’a pris très tôt l’équipe de José Luis Cienfuegos en sélectionnant un film qui ne correspond ni aux genres ni aux règles d’un récit traditionnel. John From [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
 nous présente Rita (la très belle et naturelle Julia Palha, qui fait ses débuts sur grand écran avec ce rôle), une adolescente qui, comme dans la fameuse chanson de Mecano, se construit son propre paradis tropical sur le balcon de sa maison au cours d’un été ennuyeux dans un quartier périphérique de la capitale portugaise (celui-là même où ont grandi le réalisateur et la coscénariste, sa sœur Mariana Ricardo, collaboratrice de Miguel Gomes). 

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Dans ce monotone microcosme de béton plombé par le soleil estival, la jeune fille a pour complice Sara (Clara Riedenstein, qui fait elle aussi sa première apparition à l’écran), une voisine aux cheveux roux de son âge avec laquelle elle partage non seulement des fêtes, des chansons et des secrets, mais avec qui elle adopte aussi un langage particulier à travers de messages que les deux amies se laissent, cachés dans les recoins de l’ascenseur de leur immeuble. L’apathie domine leur quotidien jusqu’à ce que Rita se rende à une exposition sur la lointaine Mélanésie. Cet événement va tout changer : l’exotisme et le surnaturel pénètrent dans sa vie. De plus, il s’avère que les photographies de cette exposition ont été réalisées par son nouveau voisin (Filipe Vargas), père d’une petite fille, et Rita tombe sous le charme de celui qui, à ses yeux, devient une sorte d’aventurier.

John From commence presque comme un documentaire, tourne vite à la fiction et termine en une fantaisie de lumière, de frondaison et de couleurs. Ces transitions n’étant interprétées que par trois personnages, Nicolau ne s’est pas uniquement éloigné de ses films choraux précédents, il a également tenté de dépeindre la fulgurance de la jeunesse et les effets enivrants du premier amour, une sensation qui ne se répétera jamais dans notre vie et que nous regretterons peut-être à la manière d’un paradis perdu.

Sans une once de ténèbres, le film est une fable délicieuse et candide que finit par contaminer les spectateurs par sa joie et sa simplicité, pourvu qu’ils acceptent les limites techniques et les effets spéciaux artisanaux que nous offre le titre, le premier de la filmographie de ce cinéaste portugais qui s’aventure dans l’univers féminin, selon lui beaucoup plus complexe, illimité et stimulant que celui des hommes qui peuplaient ses précédents films.

La fraîcheur du regard adolescent domine ce voyage sensuel vers les mers du sud – sans jamais quitter Lisbonne – dans une comédie pas uniquement destinée au public adolescent qui sera bientôt présentée à Turin (lire l’article) et qui, comme l’affirme son auteur, parle de la chose la plus importante au monde : les sentiments d’un jeune cœur.

John From a été produit par les sociétés O Som e a Fúria et Shellac Sud.

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(Traduit de l'espagnol)

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