02/02/2015 - Le grand gagnant du 38ème Festival International de Göteberg est une histoire tragique et humaine

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interview : Samanou Acheche Sahlstrøm
fiche film], le premier long métrage du réalisateur danois né en France Samanou Acheche Sahlstrøm, a remporté le Dragon du meilleur film nordique et le Prix FIPRESCI du 38^ème Festival International de Göteborg. La manière dont le réalisateur y aborde le sujet sensible du suicide assisté est aussi audacieuse que modérée. Le film oscille entre la tragédie authentique et la sentimentalité ironique.

Maria (Lisa Carlehed, dans son premier rôle principal), 35 ans, est infirmière dans une maison de repos. Un de ses patients, Niels (Peter Plaugborg, célèbre pour son rôle dans Submarino [+lire aussi :
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fiche film]), est un jeune homme paralysé des pieds jusqu’à la taille qui souffre de surcroît d'un trouble neuronal qui ne fait qu'empirer, lui ôtant tout espoir et toute volonté de vivre. 

De fait, Niels souhaite vivement mourir par suicide assisté dans un établissement suisse. Cependant, pour des raisons pratiques et légales, il doit être accompagné, mais sa mère et son frère (qui le traite de salaud égoïste) ne peuvent pas se résoudre à l’aider à se suicider. 

Bien qu’elle soit aussi contre ses plans, Maria décide de le suivre. Elle-même se sent prisonnière de sa propre vie, seule avec son chat, sans vrais amis, surtout que son petit-ami (qui travaille dans la même maison de repos) l’a quittée. Ensemble, Niels et Maria entreprennent un voyage qui les mènera à la mort pour l’un d’entre eux, à la découverte d’une nouvelle vie pour l’autre.

Niels est, naturellement, amer et en colère, et il ne se retient pas de montrer ses émotions aux autres. Ses commentaires mordants et sarcastiques à l’égard de son entourage sont cruels, mais Maria lui témoigne de la compassion, même quand il l’insulte ouvertement. 

Le récit se déploie pour dévoiler le développement des émotions et le point de vue changeant de Maria sur la vie. Le thème du suicide assisté est, en réalité, plus un contexte faisant place à une histoire de découverte de soi qu’un problème éthique. 

Avec son thème tragique, sa caméra tenue à épaule, ses ellipses en vue de montrer les états émotionnels des personnages, les numéros musicaux, poignants et presque provocateurs (notamment le Requiem de Mozart et Into My Arms de Nick Cave), et une scène de sexe horriblement brutale, ce film ressemble fortement aux premiers films de Lars von Trier, notamment Les idiots et Breaking the Waves, mais aussi à Antéchrist [+lire aussi :
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fiche film] (pour quelques scènes sublimes et lyriques). C’est pourquoi ce n’est pas surprenant de voir le nom du cinéaste danois apparaître comme producteur créatif dans le générique de fin.

Cependant, cela ne veut pas dire que Sahlstrøm réalise anonymement des films de Lars von Trier. Au contraire, tous ces éléments sont rassemblés d’une manière moins voyante, peut-être même comme un clin d’œil à moitié parodique de sa sentimentalité exceptionnelle. Les personnages sont traités avec soin et tendresse, surtout Maria, qui est merveilleusement et courageusement jouée par Carlehed. Tout ceci permet d’entamer une bonne conversation après avoir vu le film, lequel pourrait sembler pathétique aux yeux de certains spectateurs plus cyniques, tandis que pour les plus sensibles il peut s’avérer terriblement tragique.

In Your Arms a été produit par Meta Film (Danemark), qui en détient également les droits internationaux. Tamtam Film (Allemagne) a offert ses services de production pour les quelques scènes tournées en Allemagne et en Suisse.

(Traduit de l'anglais)