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LES ARCS 2014

Le monde de Nathan : Un jeune génie, un mur de verre et le train de la vie

par 

- Mélodrame maîtrisé et plein de charme, le premier long métrage de fiction de Morgan Matthews a ouvert le 6ème Festival de Cinéma Européen des Arcs

Le monde de Nathan : Un jeune génie, un mur de verre et le train de la vie
Asa Butterfield dans X+Y

"J'ai beaucoup de mal à m'interagir avec les autres. Je suis bizarre, je vois le monde différemment." En choisissant un petit génie en mathématiques flirtant avec l'autisme comme personnage principal de Le monde de Nathan [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(X+Y), son premier long métrage de fiction, le cinéaste anglais Morgan Matthews, s'engageait sur une route mélodramatique emplie d'embûches et déjà empruntée avec succès au cinéma, notamment par Le petit homme de Jodie Foster et Rain Man de Barry Levinson. Mais le réalisateur, déjà remarqué pour son travail de documentariste TV, ne s'est pas laissé intimider par ces références et a concocté un mélange astucieux d'émotion et d'humour pour une oeuvre de qualité accessible au grand public. Un premier opus qui a séduit en ouverture (hors compétition) du 6ème Festival de Cinéma Européen des Arcs, après une première à Toronto et quatre nominations au BIFA (meilleur premier film, meilleur acteur et meilleurs seconds rôles masculin et féminin).

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Scénarisé par James Graham, Le monde de Nathan retrace la délicate adaptation de Nathan (l'excellent Asa Butterfield), qui cumule deux caractéristiques l'isolant du monde "normal". D'une part, c'est un surdoué flirtant avec l'autisme, doté d'une perception décalée de l'environnement et d'une sensibilité aigue aux motifs mathématiques. D'autre part, il a subi un traumatisme violent dans son enfance avec le décès de son père dans un accident de voiture. La disparition de cette figure protectrice amplifie la carapace sous laquelle se refugie Nathan, incapable du moindre élan affectif et en proie à quelques obsessions comportementales. Elevée par une mère aimante et dévouée (Sally Hawkins) avec qui la communication est très difficile, le jeune solitaire va néanmoins élargir sa vie sociale en préparant les Olympiades Internationales de Mathématiques. Entrainé à partir de l'âge de 9 ans par un professeur marginal (Rafe Spall dans le rôle d'un écorché vif, ancien petit génie souffrant d'une sclérose en plaques), Nathan va passer à l'adolescence les tests pour intégrer l'équipe britannique. Un processus qui l'amènera en stage à Taïwan avec certains des meilleurs cerveaux précoces d'Angleterre, et qui lui fera découvrir l'affection avec une Chinoise de son âge. Mais Nathan réussira-t-il à surmonter ses peurs les plus profondes, à résoudre l'équation de la vie et de l'amour, à franchir le mur de verre qui le sépare des autres, à monter dans le train de la vie et à accepter les changements inhérents à l'existence ?

Très bien interprété (mention spéciale à Eddie Marsan dans le rôle du coach de l'équipe britannique) et progressant à un rythme maîtrisé, Le monde de Nathan emballe avec habilité un sujet psychologique délicat (l'isolement mental des surdoués n'a rien de plaisant) et un portrait d'adolescent restant, malgré toutes ses différences un enfant de son âge. Imbriquant drame et comédie, et malgré quelques surcharges mélodramatiques secondaires, le film tisse son charme dans la spirale de thématiques duales (élève/mentor, mère/fils, normalité/étrangeté, compétition/liberté, Europe/Asie, etc.) et révèle un réalisateur à suivre.

Koch Media sortira X+Y au Royaume-Uni 15 mars prochain, Synergie Cinéma Premium ayant acquis les droits de distribution France. Les ventes internationales sont assurées par Bankside Films.

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