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SAN SEBASTIAN 2014 Compétition

Silent Heart : questions de famille sur fond noir

par 

- Bille August est en lice à San Sebastian avec un drame familial intense qui a un sujet grave pour toile de fond

Silent Heart : questions de famille sur fond noir

Le 16ème long métrage de Bille August, Silent Heart [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, a été présenté en avant-première mondiale dans le cadre du 62ème Festival de San Sebastian. Ce film, dont la prémisse est un sujet grave, décrit des problèmes de famille compliqués. C'est un titre captivant, soigneusement exécuté et très bien interprété. 

La prémisse est la suivante : trois générations d'une même famille sont réunies pour le dernier week-end de la vie d'Esther (Ghita Nørby), car elle a une maladie terminale dégénérative et souhaite mettre fin à ses jours avant que son état n'empire : sa main gauche est déjà paralysée et elle a du mal à marcher, et cela va continuer jusqu'à un état végétatif. Son mari Poul (Morten Grunwald), médecin, sait comment s'y prendre pour l'euthanasier sans douleur.

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Toute la famille ayant donné son accord, y compris les filles de la malade, Heidi (Paprika Steen) et Sanne (Danica Curcic), qui sont venues la première avec son mari Michael (Jens Albinus), la deuxième avec son petit ami Dennis (Pilou Asbaek). La réunion de famille a lieu dans une grande maison près d'un lac. Tout est prévu, mais c'est alors que des problèmes non-résolus refont surface, notamment la tentative de suicide de Sanne.

L'atmosphère de pièce de chambre qui règne entre les murs de la maison donne au film toute l'intensité que son lourd sujet requiert, et pourtant, Silent Heart n'est pas une oeuvre difficile à regarder. L'état physique d'Esther lui-même n'est pas repoussant – c'est l'angoisse de ce qui l'attend qui est terrible, et amène le spectateur à comprendre sa décision. Devant ces raisons, les excuses qu'opposent Sanne et Heidi semblent non seulement futiles, mais aussi presque risibles.

Qu'on ne s'y trompe pas : le sujet central du film n'est pas l'euthanasie, avec ses implications morales et légales. Ce motif ne sert que ce toile de fond pour dresser le portrait d'une famille dont les problèmes s'enchevêtrent et se nourrissent les uns les autres sous la plume d'August et de son co-scénariste Christian Torpe, qui n'ont pas oublié d'injecter dans le récit une dose d'humour – en particulier dans la scène où toute la famille, y compris le fils adolescent de Heidi et Michael mais à l'exception de Sanne, fume ensemble la marijuana qu'a apporté Dennis, gros fumeur de joints.

Ce genre de film, avec les questions de vie et de mort qu'il aborde dans le cadre d'une famille, pourrait facilement tomber dans le registre du feuilleton, mais pas manié par un cinéaste de la carrure d'August et interprété par des comédiens comme Steen et Nørby (ainsi qu'Albinus dans un petit rôle délicieux qui va surprendre ceux qui se souviennent de ses apparitions chez Lars von Trier). En outre, la présence de Steen, connue pour avoir joué dans le film culte Festen de Thomas Vinterberg, crée un lien à la fois amusant et profond entre les deux drames familiaux. 

Le directeur de la photographie Dirk Brüel a de son côté très bien travaillé les scènes d'intérieur, sans oublier de nous offrir une seule scène d'extérieur superbement dramatique dont l'atmosphère formidable semble n'avoir été créée qu'avec la lumière naturelle. 

Silent Heart a été produit par la société danoise SF Film Production. Les ventes internationales du film sont assurées par LevelK

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(Traduit de l'anglais)

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