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LOCARNO 2014 Compétition

Perfidia : le mal de vivre

par 

- Le film de Bonifacio Angius est un voyage dans le vide de vies non vécues

Le mot qui revient en conférence de presse est malaise. D’après beaucoup de critiques, c’est ce que provoque le visionnage du film italien Perfidia [+lire aussi :
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de Bonifacio Angius, en compétition à la 67ème édition du Festival de Locarno. Dieu merci, l’embarras qui frappe les spectateurs ne provient pas de la qualité du film, mais de la volonté nette du réalisateur de s'en prendre aux nerfs déjà à vif de notre époque, perclue de solitude, marquée par le “désespoir tranquille” d’une génération qui ne sait plus vivre, la dérive du conflit générationnel et un tissu social désormais en lambeaux (du moins en Italie).

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Après la mort de sa femme, Peppino est contraint de chercher à comprendre qui est la personne avec qui il partage son propre toit. Il s'agit de son fils, Angelo, qui à 35 ans passe ses journées vides dans un bar de périphérie sordide. Il n’a ni travail, ni fiancée et rêve de l’amour, du moins celui qu’il s’imagine devoir exister dans une relation entre un homme et une femme. Peppino ne s’est jamais intéressé à son fils et maintenant qu’il sait n’avoir plus beaucoup de temps à vivre, il tente maladroitement de retrouver le rôle de père qu’il n’a jamais eu. 

Le film, interprété avec une admirable efficacité par Stefano Deffenu (Angelo) et Mario Olivieri (Peppino), s'appuie sur un schéma culturel profondément italien : il confronte le laïcisme catholique qui informe la vision du monde puérile d’Angelo et la débrouillardise de Peppino, un "Gengis Khan” du clientélisme et des combines. 

“Comme un enfant privé des instruments pour déchiffrer la réalité, Angelo se raccroche à une lecture simplifiée de la vie : l’opposition claire entre le bien et le mal telle que la définit le catholicisme”, explique le réalisateur Bonifacio Angius. Du reste, la parole de Dieu sert de bruit de fond à toute l’œuvre : Peppino est branché toute la journée sur Radio Maria, une litanie permanente qui interprète du point de vue catholique les passages narratifs clefs du film. 

Perfidia est un voyage dans le vide de vies non vécues, or le vide ne peut que provoquer de l'égarement et un sentiment de malaise. 

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(Traduit de l'italien)

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