email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BERLINALE 2014 Compétition

Berlinale : The Grand Budapest Hotel, tapis rouge pour Wes Anderson

par 

- Non content de marquer l'ouverture de l'événement, le nouveau film du facétieux réalisateur américain fait défiler sur son premier tapis rouge une impressionnante panoplie de stars

Berlinale : The Grand Budapest Hotel, tapis rouge pour Wes Anderson

À bien des égards, The Grand Budapest Hotel [+lire aussi :
bande-annonce
making of
fiche film
]
, de l'Américain Wes Anderson, était le film qui s'imposait pour l'ouverture du 64ème Festival de Berlin (6-16 février), parce que cette coproduction anglo-allemande est issue des Studios Babelsberg (où ont d'ailleurs été tournés deux autres films de la sélection officielle : La Belle et la Bête [+lire aussi :
bande-annonce
making of
interview : Christophe Gans
interview : Léa Seydoux
interview : Vincent Cassel
fiche film
]
et The Monuments Men [+lire aussi :
bande-annonce
making of
fiche film
]
, qui seront projetés hors-compétition) ; parce que c'est une comédie sympathique et endiablée bien faite ; parce que sa galerie de personnages hauts en couleurs a offert au gala d'ouverture une première panoplie de stars impressionnante. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le grand hôtel d'Anderson voit en effet défiler entre ses murs un Ralph Fiennes tout en tenue qui prononce avec un dandysme déférent les meilleures répliques du film, une Tilda Swinton très cocasse en riche octogénaire, un Adrian Brody parfaitement infect, un Willem Dafoe on ne peut plus patibulaire... Sans oublier Edward Norton, Jude Law, Saoirse Ronan, Mathieu Amalric et Léa Seydoux. Même Bill Murray, Owen Wilson, Harvey Keitel, l'Anglais Tom Wilkinson et le Viennois Karl Markovics font leur apparition.

Le film d'Anderson déploie aussi un festival d'histoires. Il s'articule autour de plusieurs récits emboîtés dont on apprend à rebours comment ils en sont arrivés à devenir un livre, en partant de la lectrice qui le lit devant la stèle funéraire de son écrivain puis de l'écrivain lui-même, d'abord âgé, puis plus jeune, pour arriver à Zero Moustafa, celui qui a vécu l'histoire, encore tout jeune (Tony Revolori), quand il était garçon d'étages sous les ordres de celui qui en est le centre, le concierge Monsieur Gustave (Fiennes). Il y est question d'héritage contesté, de vol de tableau, d'amour et de choux à la crème, le tout dans cet espèce de Shangri-La alpin presque totalement coupé du reste du monde qu'est l'hôtel thermal de luxe du titre. On aperçoit bien quelques nazis parodiques (les ZZ), mais dans ces scènes comme dans le reste du film, la légèreté prévaut, jamais altérée par l'idée de la mort : même assassinés, ou accrochés au bord de vertigineux précipices, les personnages conservent tout leur humour et restent fidèles à la figure bien tranchée que chacun représente.

À la lumière de leur flegmatisme inébranlable, la réflexion de Monsieur Gustave qui se félicite que même dans les pires situations, on trouve encore des étincelles d'humanité, se charge d'une ironie facétieuse : les personnages ci-dépeints et leurs aventures sont tellement loufoques que plus que représenter la condition humaine, ils renvoient directement à l'univers du dessin-animé, où ni les coups de revolver, ni les sauts de la mort n'ont de vraies conséquences – autres qu'offrir au spectateur quelques images impayables, très réussies. Bien que la proposition initiale du film, qui cite à la fin Stefan Zweig comme principale source d'inspiration, soit apparemment de fouiller sur le ton de la nostalgie un passé qui n'existe plus en partant d'un lieu de villégiature désormais solitaire et abandonné, on reste plus près des aventures de Scoubidou que de L'année dernière à Marienbad. Toute dramatisation est si soigneusement évitée que quand revient l'image de cette lectrice qui vient lire au cimetière, c'est le coeur léger qu'on voit la boucle se boucler sur cette vieille Europe décatie, rendue tout à fait guillerette par la patte joueuse d'Anderson. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy