email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Suède

Le film criminel suédois Call Girl concourt en Transylvanie

par 

- Le premier long métrage de Mikael Marcimain est en compétition au plus grand événement cinématographique international de Roumanie

Parmi les dix premiers longs métrages (sur 12) en compétition au Festival international de Transylvanie (31 mai-9 juin), le palpitant Call Girl [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
du Suédois Mikael Marcimain est un des favoris – il a même été élu deuxième titre le plus populaire de la compétition après Ship of Theseus de l'Indien Anand Gandhi, et donc premier titre européen le plus prisé. Le mélange de drame personnel, d'enquête policière et de scandale national qu'il propose a su captiver le public du festival.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Quelques minutes suffisent à Marcimain pour récapituler le contexte politique du film. À la fin des années 1970, la Suède a impressionné tous les autres pays par l'aspect révolutionnaire des nouvelles lois conçues par son gouvernement pour protéger les droits des femmes. Pourtant, il s'est avéré que les mêmes élus qui ont fait de la Suède un parangon de libération sexuelle faisaient partie d'un univers séduisant, glamour et infâme d'exploitation sexuelle. Par l'entremise attentive et discrète de Dagmar Glans (très bien interprétée par Pernilla August), les plus belles femmes du pays ont été subrepticement glissées dans les mêmes salons (et les mêmes lits) que les hommes les plus puissants du pays.

Le film enchevêtre plusieurs points de vue, de sorte qu'il offre un tableau coloré et à plusieurs niveaux d'un monde qui réunit et oppose les hommes de pouvoir, les belles jeunes filles et la police sans qu'on parvienne à sauver la moindre bribe d'innocence. Pour reprendre la description qu'en fait Marcimain, Call Girl est "une histoire d'innocence perdue : celle des jeunes filles, des policiers, des hommes politiques". L'exemple le plus frappant de cette déchéance est celui de l'héroïne,Iris (Sofia Karemyr), qui a 14 ans et se laisse attirer par l'univers chatoyant que lui propose Dagmar Glans par inertie et pour sortir du foyer pour jeunes où elle vit.

Elle se rend vite compte que sous ses manières maternelles, Glans cache de grands projets. C'est qu'avec sa peau laiteuse, ses yeux bleus et sa stature de mannequin, Iris plait beaucoup aux grosses pointures du pays. La tragédie dans laquelle elle est entraînée est racontée parallèlement à une enquête de police discrète, lancée dès le moment où les services secrets suédois sont informés que les cerveaux qui détiennent les secrets d'État les plus importants passent leurs soirées avec des filles du monde entier. L'enquête a pour fin de demanteler l'opération de Glans, mais comment cela est-il possible quand ceux qui sont censés rétablir la justice font partie de ceux qui ont le plus à perdre dans le scandale.

Le fait que Mikael Marcimain a assisté Tomas Alfredson sur le tournage du film encensé La Taupe est évident dans les décors et costumes de Call Girl, qui invoquent à la perfection les couleurs des années ABBA. L'intrigue, intense et palpitante, fait oublier la durée assez importante du film et tient en haleine, car personne n'est en sécurité dans un monde où tant d'intérêts se heurtent.

Call Girl est une des meilleures illustrations du changement de direction pris par la compétition transylvanienne, qui se concentrait auparavant sur les très petits films et les premiers et deuxièmes longs métrages roumains, mais inclut désormais des noms évocateurs et des films primés. Le film de Marcimain a ainsi pour concurrents A Hijacking [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Tobias Lindholm
fiche film
]
de Tobias LindhomNorthwest [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Michael Noer
fiche film
]
de Michael Noer, The Deflowering of Eva van End [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Michiel Ten Horn
fiche film
]
de Michiel ten Horn, Breaking Horizons [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
 de Pola Beck et Made in Ash [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Iveta Grófóva
interview : Jiří Konečný
fiche film
]
d'Iveta Grofova  pour ne citer que les Européens représentés dans cette compétition pluricontinentale.

Le gagnant du Trophée de Transylvanie et les autres lauréats seront annoncés le 8 juin.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy