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ROME 2012 Compétition

Il volto di un'altra : un film d'horreur comique par Pappi Corsicato

par 

- Le réalisateur napolitain revient avec une comédie sur la chirurgie esthétique interprétée par Laura Chiatti et Alessandro Preziosi, et présentée à Rome en compétition

Le film commence par une sorte de danse fantomatique dans un bois magique, mais à y regarder de plus près, on trouve à la scène des airs de Nuit des morts vivants. Il volto di un'altra [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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("le visage d'une autre") de Pappi Corsicato, deuxième film italien à jouer dans le cadre de la compétition du Festival de Rome (9-17 novembre), rentre directement dans le vif du sujet : les personnages bandés de la tête aux pieds qui évoluent sur le sentier de la Clinique Belle Vie sont des patients qui ont subi des interventions de chirurgie esthétique. Les uns ont le nez masqué, les autres les seins bandés, ou les lèvres livides. Tous ressemblent à des momies. On les retrouve après dans les couloirs de la clinique, ces figures grotesques et sautillantes, ces hommes et femmes toujours couverts de pansements et manifestement ravis des retouches esthétiques opérées.

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À travers cette danse macabre, Corsicato montre que son objectif est de présenter au spectateurs un image forte. L'intrigue qui suit, et tourne autour de ces martyrs de la perfection, est une comédie ironique sur l'être et le paraître, la chirurgie esthétique et la spectacularisation du fait divers – un récit riche en références et citations (de Billy Wilder aux frères Coen en passant par Almodóvar) avec une photographique patinée presque irréelle signée par Italo Petriccione (le collaborateur habibuel de Gabriele Salvatores). Et pourtant, il y a quelque chose qui ne va pas.

Bella (Laura Chiatti) est la séduisante animatrice d'une émission sur la chirurgie esthétique où son mari (Alessandro Preziosi), qui est justement chirurgien, opère en direct. Comme l'audience baisse, le public s'étant lassé de voir son visage, elle se trouve soudain renvoyée. En rentrant chez elle, elle a un accident de voiture qui la laisse défigurée. Elle décide alors de se faire reconstruire par son mari un visage nouveau et ainsi reconquérir les faveurs de son public. La nouvelle ne manque pas d'éveiller curiosité et excitation, et la foule comme les médias se massent devant la clinique où elle est internée. Cette clinique, située entre les montagnes du Tyrol du Sud, sert de décor à des situations et personnages paradoxaux, dont une bonne soeur corruptible et obsédée par les purges (jouée par Iaia Forte, l'actrice fétiche de Corsicato) et un manutentionnaire avec des velléités de chanteur et de révolutionnaire (Lino Guanciale, aussi à Rome dans le film de Susanna Nicchiarelli).

Corsicato fait ici preuve d'irrévérence comme d'un esprit visionnaire. On se demande toutefois de quoi le film aurait eu l'air si le couple diabolique que forment mari et femme avait été interprété par des acteurs moins jeunes et beaux. "J'ai écrit le scénario avec une héroÏne d'un âge plus mûr en tête, a confié le réalisateur, et puis je me suis dit que l'idée qu'une femme jeune et belle veuille être refaite était plus amusante. Alessandro Preziosi est parfait dans le rôle du docteur : je voulais qu'il soit encore plus beau que ses patients". Beaux ou pas, les personnages auraient gagné à être plus expressifs et nuancés. Si quelque chose dans le film de Corsicato est un peu de travers, c'est bien eux.

Il volto di un'altra, produit par Tilde Corsi et Gianni Romoli en collaboration avec Rai Cinema, sortira sur les écrans transalpins en février prochain, distribué par Officine UBU.

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(Traduit de l'italien)

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