email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES

The Sex of the Angels

par 

- Dans son quatrième long métrage, Xavier Villaverde fait exploser les limites du couple au sens orthodoxe du terme et dépeint un trio de jeunes à la sexualité libre.

Xavier Villaverde appartient à une génération de cinéastes espagnols qui, dès les années 1990, ont opté avec fraîcheur et sans complexe sur la modernité envisagée sous tous ses angles. Son premier film, Continental, avait été reçu avec enthousiasme par les médias et nominé aux Goya. Il a aussi donné son nom à la société fondée par le réalisateur et Pancho Casal. Le cinéaste a ensuite réalisé plusieurs publicités et deux longs métrages de plus, Finisterre et le film d'horreur Trece campanadas.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

La polyvalence dont témoigne la filmographie brève mais intense de Villaverde est confirmée par l'audace de son nouveau travail, qui ne se rattache pas à un seul genre, courant ou style, mais se caractérise par une grande jeunesse d'esprit, avec ce qu'elle a de bon et, parfois, de plus faible (ou de naïf).

The Sex of the Angels [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Xavier Villaverde
fiche film
]
raconte comment le couple formé par Bruno (Llorenç González) et Carla (Astrid Bergès-Frisbey) est d'abord déstabilisé par leur rencontre avec Rai (Álvaro Cervantes), un garçon qui vit dans des squats, danse dans les rues et a une vision peu conventionnelle de la sexualité. Rai, grand séducteur, est vite fasciné par le sportif sensible et un peu coincé qu'est Bruno, et les réticences de ce dernier à entrer dans son jeu de séduction finissent pas céder. Les deux hommes vivent alors une passion secrète dont Carla est tenue à distance. Quand elle découvre leur liaison, elle passe de la colère à l'incompréhension, puis à l'acceptation du fait que l'amour, c'est vouloir avant tout que l'être aimé soit heureux.

Le personnage de Rai, version post-moderne du Terence Stamp de Théorème, symbolise le mystère, l'ambiguïté et la liberté. Il transforme le quotidien d'un couple resté solide à travers les années en modifiant ses schémas sentimentaux et sexuels et en élargissant ses frontières. En même temps, cette candeur un peu juvénile, plus idéaliste que réelle et viable sur le long terme, est parfois peu crédible. Cela dit, l'univers où évoluent les personnages restitue bien l'amosphère de la Barcelone d'aujourd'hui, connue pour sa tolérance et son ouverture à la nouveauté.

Le personnage de la mère de Carla, archétype de la femme espagnole élevée dans la soumission, le machisme et l'abnégation, sert de contrepoint à cet univers, tandis que ses collègues de travail voient le conflit sous un angle plus comique. Cependant, alors que les trois acteurs principaux offrent des performances chargées d'émotion, de conviction et de cette pureté propre à ceux qui ont vingt ans, sans oublier la tension sexuelle nécessaire au récit, les rôles secondaires ont parfois des dialogues et des interprétations un peu forcées.

Villaverde, en complicité avec la scénariste Ana Maroto, nous expose vaillamment ce qu'aimer pour de vrai suppose et tente de déterminer s'il s'agit de chercher son propre bonheur ou celui de l'autre, s'il est permis de fréquenter d'autres personnes sans renoncer à son couple et quelles sont les limites de la liberté de chacun. La réponse qu'il donne dans The Sex of the Angels est de l'ordre de l'utopie, avec ce triangle amoureux dont aucun côté n'est exclu et cette manière de ne juger personne et d'éviter toute moralisation à la faveur d'une obéissance sans bornes aux désirs du coeur, bien servie par des acteurs sincères, engagés et jouant à coeur ouvert, comme dans un joli conte de fées.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy