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A Trip

par 

- Souvenirs et secrets de trois anciens amis de lycée en voyage sur les routes slovènes. Un road-movie inventif et multiprimé.

La belle découverte dont peut se vanter le Festival de Sarajevo 2011 est A Trip de Nejc Gazvoda. Avec seulement trois personnages et un décor simple, ce road movie à petit budget raconte une histoire poignante sur la jeunesse, l'amitié, l'amour, l'arrivée à l'âge adulte et même la politique, capturant l'esprit des temps actuels en Slovénie.

Sept ans après le lycée, trois meilleurs amis se retrouvent pour une plongée littérale dans leurs souvenirs en voyageant à travers la Slovénie et en revisitant leur passé commun. Le film commence par un plan filmé caméra à l'épaule qui montre Gregor (Jure Henigman) en train de jouer avec un cerf-volant sur le bord de la route où il attend Ziva (Nina Rakovec) et Andrej (Luka Cimpric) qui doivent passer le prendre. Le spectateur apprend que Gregor, qui a l'apparence d'un vrai dur, a été suspendu des forces armées en Afghanistan pour avoir dépassé les bornes, que la jolie et enjouée Ziva s'apprête à poursuivre ses études à l'étranger (quoiqu'elle reste assez mystérieuse sur la question) et que Andrej, homosexuel dodu et joyeux, trop intelligent pour respecter l'université et la perspective d'avoir un emploi fixe, ne fait pas grand chose de sa vie.

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Le récit repose sur des dialogues ingénieux et très bien écrits, les secrets passés (et présents) remontant lentement à la surface, donnant de la consistance à ce qui semble au premier abord un banal périple entre trois jeunes sur le point de devenir adultes. Nejc Gazvoda, qui n'a lui-même que 26 ans, réussit à disséquer avec soin ces trois personnages, sans jamais déraper dans les stéréotypes faciles.

Les trois compagnons se complètent et l'idée qu'ils aient pu être meilleurs amis au lycée est parfaitement plausible, de même que l'attirance qui a perduré entre Gregor et Ziva. Leur difficile (et peut-être réticent) passage d'un âge à l'autre est également convaincant et présenté sans aucune lourdeur. Gregor a accepté accepter la réalité de l'âge adulte et "fait son boulot en Afghanistan" bien qu'il soit à l'évidence beaucoup moins sûr de lui qu'il ne le dit. Andrej comprend qu'il doit se conformer aux attentes de la société et de ses proches, mais il reste cynique. Quant à Ziva, on découvrira qu'elle a bien mieux à faire que de devenir adulte.

Les trois interprètes du film sont incontestablement son grand atout. Nina Rakovec dépeint toute une gamme d'émotions, oscillant entre force et fragilité. Jure Heningman incarne son personnage de dur au coeur tendre avec une grande sobriété. enfin, Luka Cimpric donne vie à l'ensemble avec son flot de blagues audacieuses et de sarcasmes, jusqu'à la scène critique où il abandonne sa carapace et déverse un torrent d'émotions.

Nejc Gazvoda utilise à merveille les décors et la caméra Canon 7D evo PL54 (maniée par Marko Brdar, le directeur de la photographie de Dad [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Vlado Škafar
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fiche film
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de Vlado Skafar), d'autant plus qu'une grande partie du film se déroule dans une voiture. Il tourne à son avantage cet espace restreint et les prises de vue de la beauté naturelle de la Slovénie aident à ouvrir le film à certains moments stratégiques. Quant à la musique électronique du duo New Wave Syria, elle épouse parfaitement le montage inventif de Gazvoda et de Janez Lapajne.

A Trip, produit pour seulement 180 000 € par la société Perfo, basée à Ljubljana, est un long métrage réellement très rafraîchissant.

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