06/04/2011

La comédie italienne ne perd pas son élan. Après Nessuno mi può giudicare [+lire aussi :
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fiche film] de Massimiliano Bruno, dont l'héroïne devient call girl pour joindre les deux bouts (premier du box-office national pour la troisième semaine consécutive avec 6,5 millions d'euros de recettes en tout), une autre comédie débarque sur les écrans qui aborde un thème tout à fait d'actualité en Italie : le piston. C'è chi dice no [+lire aussi :
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fiche film], de Giambattista Avellino, sort ce vendredi 8, la veille de la manifestation prévue par les travailleurs précaires dans plusieurs villes italiennes ainsi qu'à l'étranger. Autant dire que cette sortie vient à point nommé.

Là aussi, Paola Cortellesi est en tête d'affiche. Dans cette comédie aux accents sociaux, elle tient le rôle d'un médecin estimé qui au moment d'obtenir le contrat qu'elle attend avec impatience, se fait passer devant par la petite amie du chef de clinique. De son côté, Luca Argentero, talentueux journaliste en CDD sur le point d'être adoubé, se voit préférer une fille à papa. Quant à Paolo Ruffini, génie du droit pénal, il se fait souffler une place de chercheur par le beau-fils du président de la faculté.

La pratique du piston est ici vécue comme une persécution, et nos trois héros bafoués vont se venger en utilisant une arme du même genre : le harcèlement. En sabotant les vies de ceux qui ont ruiné les leurs, ils espèrent retrouver les emplois qui leur reviennent. "Les comédies les plus récentes ont montré des hommes contre des femmes, des frères à couteaux tirés, des mamans encombrantes, des amis inséparables, des amants et des petits amis, explique le réalisateur, mais nous essayons de raconter quelque chose de différent, d'aborder un sujet qui n'est pas privé mais commun. Qui n'a jamais été bafoué par quelqu'un de pistonné ?".

C'è chi dice no est une comédie qui n'essaie pas de donner une vision édulcorée et consolatrice de son sujet, celui du mérite qui n'est pas reconnu, une plaie sociale douloureuse ("Qui vole le mérite des autres, ne leur vole pas seulement le travail, mais la vie" est le cri de bataille du film). Une trouvaille illustre efficacement ce propos : l'image métaphorique de personnes encapuchonnées et vêtues de noir suivant comme des ombres les "voleurs de mérite" qui marchent dans la rue, comme une sorte de conscience, parce que les gens pistonnés courent vraiment les rues et qu'en vérité, de coups de pouce en recommandations inoffensives, tout le monde l'est un peu.

C'è chi dice no est une production de Cattleya. Universal Pictures va la distribuer sur environ 320 écrans.

(Traduit de l'italien)