14/11/2002

480 millions d’euros par an, la somme astronomique proposée mardi par la chaîne crypté Canal+ pour acquérir l’exclusivité télévisuelle du football pour 2004-2007, fait frémir les professionnels du cinéma français.
Comme l’a souligné immédiatement l’ARP (Auteurs-Réalisateurs-Producteurs) dans un communiqué, les 130 millions d’euros d’augmentation du niveau de l’offre de Canal+ qui paye actuellement 350 millions pour les droits du football, représentent exactement «le montant annuel des investissements de ce partenaire fidèle et traditionnel du cinéma dans la création». La renégociation des accords de financement liant Canal+ et le cinéma français devant également avoir lieu en 2004, les scénarios pessimistes prennent de l’ampleur, anticipant un recul des engagements des diffuseurs en matière cinématographique et audiovisuelle.
Un climat d’anxiété qui a incité le Ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon à demander par écrit au président de la Ligue de football d’opter pour «un comportement responsable» car selon lui, «les droits sportifs ont atteint en France comme dans de nombreux pays européens des niveaux élevés qui ne semblent plus compatibles avec les capacités financières des entreprises audiovisuelles dans le contexte économique actuel. Certains groupes européens en ont déjà fait la très douloureuse expérience». Mais cette mise en garde sera t-elle suivie d’effet ou d’actions réglementaires? Pour l’instant, au grand dam du monde du cinéma, c’est le football qui emporte la partie.