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BERLINALE 2010 Special / Allemagne

The Hairdresser, un film haut en couleur sur l'appétit de vivre

par 

Les projections spéciales de la Berlinale continuent, d'année en année, d'être extrêmement bien achalandées, notamment quand il s'agit de productions locales, et celle de Die Friseuse [+lire aussi :
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de Doris Dörrie n'a pas fait exception à la règle, laissant quelques journalistes désappointés à la porte.

Deux ans après la présentation, en compétition, du superbe et très délicat Hanami [+lire aussi :
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, la réalisatrice allemande revient avec un film qui est le premier dont elle n'a pas composé le scénario (l'histoire a été inspirée à la scénariste Laila Stieler par une coiffeuse de sa connaissance), une pure comédie haute en couleurs, au sens propre comme au sens figuré, dont le personnage principal, la coiffeuse du titre, est un parangon de joie de vivre. Kathi (incarnée par Gabriela Maria Schmeide, qui a dû pour ce titre prendre près de cinquante kilos), est la proverbiale femme très enrobée qui déborde de gaieté et, malgré l'effet que sa silhouette et sa prédilection pour les fanfreluches d'assez mauvais goût (mèches de toutes les couleurs, bijoux en forme de fruits...) peuvent faire au tout début du film, on ne peut s'empêcher de trouver immensément attachante cette est-allemande décomplexée (elle accepte en effet de bonne grâce les réactions des autres devant sa "monstruosité", sur laquelle la caméra de Dörrie s'attarde, fascinée) qui continue de sourire devant l'adversité.

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Pourtant, dieu sait si elle n'a pas la vie facile, entre ses difficultés de chômeuse résidant au 10ème étage (avec ascenseur en panne) d'un HLM du quartier de Berlin-Marzahn, sa sclérose en plaque et les rejets auxquels elle fait face, notamment de la part celui de son mari, qui l'a quittée pour sa meilleure amie, de sa fille, vaguement honteuse d'elle, ou encore de l'esthéticienne bêcheuse qui refuse de l'embaucher parce qu'elle ne la trouve pas "esthétique". Quand Kathi prend la décision d'ouvrir son propre salon, les obstacles en tous genres continuent de se multiplier, mais son immense énergie (comme l'a souligné la réalisatrice lors de la conférence de presse, il suffit de voir les efforts qu'elle doit déployer ne serait-ce que pour se hisser hors du lit le matin pour comprendre la force de ce personnage) lui vaut aussi de belles rencontres.

Un des épisodes les plus cocasses du film est précisément la manière dont, en prenant part à une livraison de "riz" (elle accepte pour de l'argent d'aider un groupe de Vietnamiens à passer la frontière), elle se lie avec cette troupe d'immigrés fluets entassés dans son appartement et découvre qu'elle partage avec eux non seulement la difficulté de s'insérer dans la société mais aussi la passion des atours colorés.

Le film, qui sort sur les écrans allemands jeudi prochain (distribué par Constantin), est porteur d'une joie et d'une générosité universellement communicatives, mais il devrait particulièrement séduire le public allemand par les renvois humoristiques à l'Histoire du pays et à la scission Est-Ouest dont il est friand.

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