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Christophe van Rompaey • Réalisateur

"Tout le monde a vécu ce genre d'expérience"

par 

Tandis que le talent des frères Dardenne est partout reconnu et qu'il est même devenu une référence, le cinéma flamand a longtemps fait figure de laissé-pour-compte, particulièrement sur le plan international, mais le vent tourne : Moscow, Belgium [+lire aussi :
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, comédie romantique dont l'action se passe dans le quartier populaire de Gand qui porte ce nom, a été sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes et vendu à plus de douze pays. Cineuropa a rencontré le réalisateur, Christophe van Rompaey, sur la Croisette.

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Cineuropa : En quoi ce film peut-il plaire aux spectateurs du monde entier ?
Christophe van Rompaey : Tout le monde a un parent ou un ami qui a vécu ce genre d'expérience. Les problèmes conjugaux et relationnels sont vieux comme le monde : un homme qui a une liaison, une femme d'un certain âge qui rencontre soudain l'amour de sa vie mais doit d'abord résoudre son passé... Voilà des problèmes universels dans lesquels tout le monde peut se reconnaître. Les acteurs ont pour mission de convaincre le public que leurs tragédies, leurs rires et leurs sentiments sont authentiques – c'est pour cela que j'ai choisi les meilleurs acteurs flamands, et non pas les plus connus.

Le scénario a été composé par trois hommes [dont le réalisateur] mais les femmes du film s'en sortent mieux que les hommes. Est-ce une oeuvre féministe ?
Je n'y ai jamais songé dans ces termes. Werner, le mari de Matty, et Johnny le camionneur ont certes des défauts, mais ce ne sont pas non plus des perdants complets. La situation est plus nuancée que cela. Quoique maintenant que j'y pense, on pourrait effectivement avoir une lecture féministe du film, notamment à travers les personnages secondaires comme la fille de Matty, ou encore le retraité de la poste et les policiers.

Vous avez tout tourné sur les lieux mêmes de l'action ?
Toutes les scènes d'intérieur, dans l'appartement de Matty, ont été tournées sur place. Nous étions une trentaine là-dedans et Barbara, qui joue Matty, est devenue notre mère à tous, acteurs et équipe. Ce qui est drôle, c'est que Jean-Claude, un des scénaristes, et Johan, qui interprète le mari de Matty, ont tous les deux grandi dans cet immeuble. Il était important d'avoir ces énormes fenêtres et cette vue sur l'autoroute, qui crée ce bruit de fond constant. On ne peut pas recréer cela dans un studio. Tout le film a été tourné dans et autour de ce pâté de maison ; nous n'avons pas un instant quitté le quartier qui donne son nom au film.

Comment voyez-vous cette nouvelle vague de films flamands à succès ?
Les gens ont longtemps associé le cinéma belge à la langue française. Les seuls réalisateurs belges connus à l'étranger étaient les frères Dardenne. Cependant, ces deux dernières années, plusieurs films flamands ont eu un grand succès au box-office local. Il ne leur manquait plus que d'être reconnus sur le plan international, mais cela aussi est en train de changer. Il est important que les réalisateurs aient la possibilité de faire leur premier film, or la situation est en train de progresser à cet égard. Aux festivals, les gens sont maintenant curieux de voir des films flamands, ce qui est fantastique.

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