18/05/2006

Bettina Brokemper, originaire de Cologne, a de son propre aveu "toujours voulu être productrice". Après ses études à Münich et Los Angeles, elle a permis à la société hambourgeoise Neue Impuls d'ouvrir une succursale à Cologne, pour laquelle elle a notamment produit La fiancée syrienne d'Eran Riklis.
Par le biais de Pain Unlimited, Brokemper est dans le même temps devenue la coproductrice allemande de films Zentropa, comme Wilbur Wants to Kill Himself [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Lone Scherfig et surtout Dogville [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] et Manderlay [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Lars von Trier, avec qui elle a également travaillé sur Dear Wendy de Thomas Vinterberg.
En mai 2003, elle fonde, avec Stefan Telegdy et Helmut Hartl (de Embassy of Dreams), la maison de production Heimatfilm, à qui l'on doit Falscher Bekenner (Low Profile) de Christoph Hochhäusler, présenté à Cannes l'année dernière dans la section "Un Certain Regard" et acclamé partout dans le monde. Laissant aux autres les lauriers, la productrice explique : "Il ne faut pas avoir trop d'ego pour être producteur. Les créateurs, ce sont les autres, moi je me vois comme quelqu'un qui rend leurs projets possibles".

Cineuropa: Comment décririez-vous votre mission de productrice? Qu'attendez-vous d'un projet?
B.K.: À Heimatfilm, nous cherchons à produire des histoires ancrées dans une culture qui peuvent néanmoins séduire tous les marchés. Notre mission, c'est de raconter des histoires qui feront rire ou pleurer les spectateurs, qui en appelleront à leurs émotions et leurs sentiments — des histoires qui inspireront les gens tout en constituant un divertissement de qualité.

L'Allemagne est-elle un bon pays pour faire des films? Comment voyez-vous l'avenir du cinéma allemand?
En ce moment, l'Allemagne est définitivement un excellent endroit pour faire des films. La situation du cinéma allemand est désormais encourageante et la reconnaissance internationale est sur la même pente ascendante. Une nouvelle génération de jeunes cinéastes compétents et ambitieux (la "Nouvelle Vague Allemande") prépare des projets qui seront bientôt sur le marché. À présent, il est essentiel que le public allemand n'ignore plus le cinéma national à cause de son passé.

Vous avez beaucoup collaboré avec Zentropa. Que pouvez-vous nous dire de vos expériences de coproduction?
Elles ont toujours été très bonnes. Travailler en coproduction demande un effort particulier, mais c'est exaltant et gratifiant. On apprend toujours plus sur les pays, les gens, les cultures... c'est un peu comme voyager en restant sur place. Naturellement, il ne faut s'associer qu'avec des partenaires à qui l'on fait tout-à-fait confiance, pour éviter les désillusions.

Qu'attendez-vous du programme "Producers on the Move"?
C'est un grand honneur pour moi que de participer à une aussi bonne initiative. Je compte bien profiter au mieux du cadre exceptionnel que "Producers on the Move" offre.