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Fien Troch • Réalisatrice

Someone Else's Happiness

par 

- La liberté de créer

Someone Else's Happiness [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
est le premier long métrage d'une jeune flamande de 27 ans qui n'a pas laissé indifférent plusieurs festivals, et notamment Thessalonique où le film a remporté deux des prix les plus importants (lire la news). Le film concourrait avec huit autres premières œuvres au festival Premiers Plans d'Angers où nous avons rencontré Fien Troch avant qu'elle ne parte à Rotterdam avec EFP dans le cadre de "Passions and Promises".

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Cineuropa : Vous avez étudié le cinéma à Bruxelles à Sint Lukas Film University. Qu'est-ce qui vous a conduit vers ces études?
Fien Troch : Mon père est monteur (Ludo Troch) et je baigne dans le cinéma depuis que je suis petite. J'ai eu le temps de découvrir si c'était ce que je voulais faire. Mais je voulais être comédienne. Les petites filles rêvent d'être chanteuses, comédiennes ou princesses (rires). A dix-huit ans, j'ai passé l'examen d'entrée d'une école d'art dramatique. Et je ne l'ai pas réussi. Mes parents m'ont conseillé de faire une école de cinéma pour découvrir ce que j'avais envie de faire. Et je me suis vraiment rendu compte que j'aimais réaliser des films en deuxième année d'études.

Est-ce que la réalisation va, pour vous, de paire avec l'écriture ?
Pour le moment, oui. J'aimerais bien réaliser le scénario de quelqu'un d'autre mais cela me semble difficile de trouver quelqu'un avec qui ce serait possible. Il s'agit vraiment de mes idées et quand j'écris, j'ai déjà une image des comédiens, des décors. Un scénario n'est pas pour moi quelque chose de différent du film, c'est vraiment un premier temps de travail. Mais un jour va peut-être venir où je ne saurais plus quoi écrire ! Mon premier court métrage professionnel (Cool Sam and Sweet Suzie - 2001) a tout de suite bien marché en festival, j'ai gagné des prix. Mes trois premiers courts métrages ont été fait à l'école (Verbrande Aarde - 1998, Wooww - 1999, Maria - 2000). Ce que normalement les autres font après leurs études, je l'avais déjà fais en sortant. Tout est allé très vite. Je ne me donne peut-être pas assez de temps pour réfléchir ?

Votre film tourne autour de thématiques que l'on retrouve beaucoup dans le cinéma du nord comme la solitude et l'absence de communication entre les personnages. On pense évidemment à Bergman...
Je ne peux pas dire que Bergman soit une influence directe. On m'en a parlé, comme d''Atom Egoyan. Je crois que je prends des choses partout, que je les garde en moi sans vraiment le savoir. Ensuite on écrit, et tout ce qu'on a vu lu, entendu, senti ressort. Cela ne peut pas sortir de nulle part (rires) ! Je voulais en tous cas raconter des histoires de solitudes et de non communications avec l'idée d'un film chorale. Je voulais aussi filmer ce que j'appelle des "non moments", qui racontent plus que les moments où il se passe des choses.

Les décors, le vide, la lumière décrochent parfois le récit par rapport à notre époque, le rendent un peu abstrait.
J'aime bien cet aspect : que le film soit très réaliste et en même un peu décalé. Le supermarché est trop ordonné, l'opticien un peu flottant, les maisons ne sont pas comme ça en Flandres... Ce n'était pas conscient, mais a posteriori j'aime bien le fait que tout ne soit pas si clair. J'aime la fiction, c'est la liberté que j'ai comme réalisatrice de choisir ou d'exagérer des décors, des choses, des personnages, de mettre en place des situations légèrement bizarres.

Ce premier film a été difficile à produire ?
Antonio Lombardo avait produit mon dernier court métrage et je lui ai donc proposé ce scénario. Il m'a tout de suite suivie. L'écriture m'a pris du temps. Trouver les comédiens aussi parce que c'est déjà difficile de trouver trois ou quatre comédiens qui fonctionnent parfaitement avec quelques personnages, mais quand on doit en trouver dix, cela prend beaucoup de temps. Et puis, j'ai trouvé mon décor au bout de deux ans, car il n'y a pas beaucoup de maisons comme celles là en Flandres.

Avez-vous actuellement des projets ?
Je suis en train d'écrire l'histoire d'un couple dont la fille a fugué et qui réapparaît sans raison quatre ou cinq ans plus tard. Je sens que c'est la même mélancolie ou la même tristesse que dans ce film, mais plus directement car on comprend pourquoi ils sont bouleversés. Someone else's happiness est plus abstrait. Celui là sera plus simple.

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