email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Christophe Rossignon • Producteur

"26 partenaires français et étrangers"

par 

- Fondateur de Nord-Ouest Productions en 1999 après avoir œuvré chez Lazennec, Christophe Rossignon retrace pour Cineuropa les péripéties du montage financier et du tournage de Joyeux Noël

Des difficultés une fois de plus surmontées avec brio par celui qui a déjà produit dans sa carrière les premiers films de Mathieu Kassovitz, Tran Anh Hung, Yann Samuell et bien évidemment Christian Carion, mais qui a aussi travaillé avec Gaspard Noé sur Irréversible. Sur son agenda 2005-2006 figurent notamment les prochains Philippe Lioret (Je Vais Bien, Ne T'en Fais Pas) et Michel Ocelot (Azur et Asmar).

Cineuropa: Comment avez-vous procédé pour réunir le budget de 18 millions d’euros de Joyeux Noël [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Christian Carion
interview : Christophe Rossignon
fiche film
]
?

Christophe Rossignon: Je savais d’emblée que ce film ne pourrait pas se faire sans poids lourd car il serait coûteux. Mais les grands groupes n’ont pas compris le projet et trouvaient qu’avec Un long dimanche de fiançailles, c’était suffisant pour la Guerre de 14. J’ai entendu beaucoup de remarques désagréables sur le film, sur le pacifisme, les sujets tabous. Je n’en veux à personne car le projet ne semblait pas très affriolant sur le papier. Il fallait donc que je monte d’énormes coproductions avec l’étranger, prévendre le film, rassembler une multitude de partenaires. Cela a été long et difficile. La région Nord-Pas-de-Calais est d’abord venue en nous disant que c’était un film aussi important que Germinal, une caution très importante pour nous car le Nord est une terre marquée par la guerre de 14. L’Allemagne étant autant concernée que la France par cette guerre, tout comme l’Angleterre et la Belgique, je cherchais évidemment des coproductions dans ces pays, où le sujet pourrait leur parler. Patrick Quinet (Artémis Productions - Belgique) est un ami et à chaque fois que nous pouvons, nous nous aidons en coproduisant nos films respectifs. De la même manière, j’ai mis très tôt le projet dans les mains de Bertrand Faivre (The Bureau – UK) en sachant qu’il y a d’importantes sources de financement en Angleterre. Pour l’Allemagne, cela a été plus difficile, mais Daniel Marquet (Group One) a débloqué la situation en trouvant un partenaire allemand et en prévendant le film au Japon (une très bonne affaire pour les acheteurs en amont). Cette vente a stupéfié tout le monde car si les Japonais achetaient le film sur scénario, cela voulait bien dire que Joyeux Noël était une histoire universelle. Cela a rassuré certains partenaires qui avaient dit non et qui on fini par dire oui comme Canal + et TF1 Films Production. Quant à l’Avance sur recettes du CNC, elle a d’abord été refusée puis je l’ai représenté à une nouvelle commission. 270 000 euros soit 1,5 % du budget contre 10% des recettes, c’est quand même cher payé mais je vais pouvoir m’enorgueillir de la rembourser en un temps record. Au total, le film s’est monté avec 26 partenaires français et étrangers.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Comment avez-vous choisi les lieux de tournage?
Nous voulions tourner le film en France pour des questions de commodité. Il fallait trouver 10 hectares pour travailler le décor et isoler sur 100 hectares du point de vue de la caméra, du son et de la tranquillité. En France, des terrains abandonnés comme cela n’existent qu’en montagne, mais nos négociations avec de grands cultivateurs n’ont jamais abouti. Ensuite, le Ministère de la Défense nous a offert une possibilité parfaite, mais la hiérarchie militaire a refusé de nous aider à la veille de commencer le préparation du film. Pour eux, nos soldats n’étaient pas des héros, mais des traîtres. 90 ans après, on pourrait bien dire que les soldats de Joyeux Noël ont fraternisé. Et alors? Ils avaient raison car cette guerre a fait 10 millions de morts pour rien. Avec le camp militaire en France, nous faisions 2,5 millions d’euros d’économies. Nous avons cherché en vain en Belgique et en Allemagne pour finalement trouver en Roumanie où tout s’est très bien passé (en dehors de la difficulté de trouver des roux pour jouer les Britanniques et des blonds pour jouer les Allemands). Nous avons tourné quatre semaines en France, une en Allemagne, une en Ecosse, et sept en Roumanie.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy