20/05/2005

Nous avons rencontré à Cannes Wim Wenders et Sam Shepard, respectivement réalisateur/scénariste et scénariste/acteur de Don't Come Knocking [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]. Le duo s’est encore réuni vingt ans après la Palme d’Or pour Paris Texas. Voici quelques-unes de leurs réflexions sur le film présenté cette année en compétition.

La famille
Wenders: La question sur la désagrégation de la famille est générale et concerne tout le monde. Beaucoup de gens souffrent de l’abandon de leurs parents. Je ne sais pas si le problème des rapports familiaux possède des implications politiques. Je ne voudrais certainement pas avoir comme président quelqu’un qui a eu un père président avant lui.

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Shepard en tant qu’acteur
Wenders: Avoir Sam Shepard devant la caméra a toujours été mon rêve de cinéaste. A l’époque de Paris, Texas je l’ai supplié d’interpréter le film mais il a refusé. Cette-fois ci je n’ai pas eu besoin de le prier, c’est lui qui s’est proposé de jouer dans le film. Je craignais les aspects comiques du film mais il s’en est très bien sorti.

Ecrire
Shepard: Lorsque j’écris je ne pense pas en fonction de thèmes mais de personnages. Les personnages créent l’histoire. Je crée un personnage et je cherche à le garder proche du monde réel, à le rendre crédible. Le personnage principal du film ressent un vide dans sa vie, il essaie de le remplir en réunissant sa famille mais cela s’avère impossible.

Les femmes
Wenders: Les femmes sont les vrais personnages, car celui qui interprète le rôle de l’homme se rend compte que les femmes font totalement partie de sa vie et que ce sont des femmes fortes. N’est-ce pas également comme ça dans la vraie vie ?

Le paysage
Wenders: avec Sam Shepard je partage ma passion pour les westerns. Nous savions dès le début où le film serait tourné. Montana, Utah, Nevada. Mais la Monument Valley a perdu son âme. J’ai grandi en Allemagne en regardant ces films qui montraient des paysages de l’Ouest. J’en suis tombé amoureux. Quand je m’y suis rendu pour la première fois j’ai compris que c’était l’endroit idéal, un endroit où je me sens chez moi Ce sont des paysages au patrimoine universel, ils appartiennent à tout le monde.

Le cinéma
Shepard: Sarah Polley déclare: "Je préfère le cinéma à la vie réelle." Tellement de personnes vivent les films qu’elles voient. Et ceci me fait peur.