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Heléna Demakova • Cannes 2005

Cineuropa a rencontré Heléna Demakova, la Ministre lettonne de la Culture

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Heléna Demakova, la Ministre lettonne de la Culture faisait partie des 25 Ministres européens de la Culture qui ont monté les marches du Palais de festivals lors de la Journée de l'Europe. Elle confie à Cineuropa ses espoirs pour le cinéma letton.

Cineuropa: Pourquoi vous êtes-vous déplacé à Cannes cette année?
HD: J'ai participé à la rencontre interministérielle pour la Culture organisée pour la troisième fois à Cannes à l'initiative de Gilles Jacob. Avec mes collègues ministres nous nous sommes entretenus sur la politique audiovisuelle en Europe, sur le programme MEDIA et ses lignes directrices pour la période 2007-2013. Nous avons parlé du cadre du nouveau programme MEDIA et de la distribution de films en ligne avec la Commissaire européenne, Viviane Reding. Ceci est d'une importance déterminante car cela permettra une distribution plus riche et plus large de documentaires et d'œuvres art-et-essai. Une de nos principales propositions pour un proche avenir est d'impliquer également nos collègues Ministres de l'éducation dans cet événement car l'éducation à l'image est un enjeu crucial et nous avons besoin d'un plus grand nombre d'écoles de cinéma.

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Quel a été l'impact de l'adhésion de la Lettonie à l'Union européenne en mai 2004?
Pour une Ministre d'Etat chargée de faire bénéficier les productions locales du soutien public, la question est plus d'opposer l'importance des films européens comme alternative au cinéma américain. Je suis la première Ministre à avoir demander au gouvernement une augmentation du budget alloué au cinéma, laquelle a d'ailleurs atteint 40% en un an pour atteindre 2 millions d'euros par an. Cela reste très peu mais bien plus qu'auparavant. Après l'effondrement de l'Union soviétique, l'industrie cinématographie est morte. Nous sommes maintenant en train de restaurer les infrastructures mais nous disposons d'une très bonne logistique, d'une solide formation héritée de l'époque soviétique, de bons chefs opérateurs et ingénieurs du son et nos coûts de production demeurent modestes en comparaison des autres pays européens.

Quels seront vos priorités futures pour reconstruire le cinéma letton?
En tant que Ministre de centre droit, je fais appel à des experts et le Directeur du Centre du cinéma décide des priorités et des allocations budgétaires en direction des professionnels. La coopération avec les pays baltiques est essentielle comme l'a montré la création en 2000 de Baltic Films qui nous permet de partager une ombrelle marketing commune. Je pense que pour le futur une des priorités serait le sous-titrage des films lettons pour enfants (fiction et animation) pour le marché balte qui reste un espace traditionnel pour ce genre de films.

A sujet des salles de cinéma, comptez-vous soutenir leur rénovation et la construction de nouvelles salles en Lettonie?
Les multiplexes émergent et les exploitants se développent avec nos films et offrent parfois des écrans gratuitement. C'est le cas avec mon ami Atis Amlins propriétaire d'un multiplexe. Je suis également en cours de discussion avec la Ville de Riga pour y créer un cinéma associatif car il existe une ancienne salle en parfait état que je souhaite faire transformer en salle de projection pour les cinémas du monde.

Est-ce que votre gouvernement pense introduire des incitations fiscales pour attirer les tournages étrangers?
Personnellement, j'y suis tout à fait favorable mais je crains malheureusement d'être la seule dans notre coalition.

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