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CANNES 2022 Un Certain Regard

Marie Kreutzer • Réalisatrice de Corsage

“Même dans mes films sérieux, j’aime susciter quelques rires”

par 

- CANNES 2022 : La réalisatrice autrichienne nous parle de sa manière de mélanger drame et humour, du parcours d’émancipation de l’impératrice Élisabeth… et de chiens

Marie Kreutzer  • Réalisatrice de Corsage
(© Pamela Rußmann)

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de la réalisatrice autrichienne Marie Kreutzer, sur les dernières années de l’impératrice Élisabeth, a été accueilli par une avalanche de critiques élogieuses après sa première dans la section Un Certain Regard de Cannes, où le film a aussi valu à Vicky Krieps le prix de la meilleure actrice pour son interprétation de la souveraine, devenue quarantenaire et frustrée.

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Cineuropa : Corsage est un mélange fabuleux de sérieux et d'humour. Pourquoi avoir donné ce ton à un film sur l’impératrice ?
Marie Kreutzer :
Je pense que la plupart de mes films combinent des scènes graves avec d’autres plus légères. J’ai fait une comédie, une fois, mais même dans mes films sérieux, j’aime aussi susciter quelques rires.

Le film s’appelle Corsage. Pensez-vous que ce titre s’applique autant à l’empereur François-Joseph qu’à l’impératrice ?
Non, je ne pense pas. Bien sûr, en tant qu’homme et empereur, il a beaucoup de liberté, mais c’est aussi lui qui représente la loi. Quand je parle d’inégalité, je dis toujours que les hommes sont élevés dans une société patriarcale et qu'il ont, à chaque instant, un rôle à remplir. C’est donc un problème courant. Je pense qu'il s'imposait à lui-même beaucoup de contraintes, parce qu’il essayait d’être l'empereur parfait et d'être parfait avec tout le monde de manière générale, et c’est aussi ce que j’aimais bien chez ce personnage. Il essayait de se conduire très modestement et de faire en sorte que le peuple puisse compter sur lui. Je voulais créer, avec l’empereur, un personnage qui ne se résume pas à un adversaire, à un mauvais mari, mais aussi quelqu’un qui a des difficultés et des problèmes conjugaux.

L’impératrice poursuit cette quête de liberté et se heurte souvent à des obstacles, par exemple elle sent de la désapprobation de la part de son fils. Pouvez-vous nous parler des différents moments déterminants qu’elle vit ?
Elle se trouve à un tournant de sa vie, et c’est ce que je voulais représenter. Elle en a déjà assez de l’image pesante qu’elle doit entretenir en permanence, et dans le même temps, elle n’est pas sûre que remplir sa fonction de monarque l’intéresse encore, alors elle commence à se demander ce qu'elle peut faire d'autre. Pour moi, les images du film dans le film représentent le fait qu’il y a peut-être une autre version d'elle qui serait possible. J’ai trouvé très intéressant que ses enfants puissent incarner la monarchie bien plus qu’elle.

Quand avez-vous eu l’idée de sa rencontre avec Louis Le Prince lors de son séjour en Angleterre ?
Je ne me souviens pas du moment où j’ai découvert Louis Le Prince. À l’école de cinéma, on enseignait à tout le monde que les frères Lumière étaient les premiers [à faire des films]. J'étais embarrassée de ne pas connaître Le Prince, dans la mesure où j'étudiais le cinéma donc. J'ai donc lu tout ce que je pouvais trouver sur lui – car il n’y avait pas grand-chose. L'idée de les faire se rencontrer m'a plu, tout simplement, alors quand j'ai su qu'elle allait régulièrement en Angleterre pour faire de l’équitation, j'ai créé cette connexion.

Enfin, pouvez-vous nous parler des chiens fabuleux qui apparaissent dans le film ?
Vous êtes la première personne à me parler des chiens, or j’ai un million d’histoires à leur sujet. Je ne referai plus jamais ça, c’était épuisant. C’est peut-être aussi parce que je voulais de très grands chiens, parce qu'elle a toujours eu de grands chiens. Beaucoup de races m’ont été suggérées qui étaient trop petites pour moi, et pas assez intéressantes. Je me suis dit qu’il fallait que ce soit des chiens qu’on n’a pas l’habitude de voir. Ils présentent des caractéristiques différentes : certains chiens se prêtent bien aux tournages, d’autres non. Les maîtres-chiens ont dit qu'ils connaissaient mal ces chiens en particulier et ils disaient la vérité : ça a été difficile, de travailler avec eux. Les chevaux ont été faciles à gérer, comparés aux chiens !

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(Traduit de l'anglais par Marine Régnier)

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