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CANNES 2022 Cannes Première

Pános H. Koútras • Réalisateur de Dodo

“Le dodo montre ce dont l’Homme est capable : d’exterminer tout et son contraire”

par 

- CANNES 2022 : Le réalisateur grec nous parle de la signification du dodo du titre et du fait qu’il se serve de la famille comme une de ses sources d'inspiration

Pános H. Koútras  • Réalisateur de Dodo

La nouvelle comédie de Pános H. Koútras, Dodo [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Pános H. Koútras
fiche film
]
, a été dévoilée à Cannes dans la section Cannes Première. Le réalisateur grec compose dans ce film un kaléidoscope de personnages excentriques qui se retrouvent forcés de collaborer face à un invité spécial inattendu. Nous l’avons interrogé sur plusieurs aspects de son travail, notamment le fait qu’il se serve de la famille comme une de ses sources d’inspiration.

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Cineuropa : Quelles sont les raisons de votre fascination pour le dodo ?
Pános H. Koútras :
Il y en a beaucoup. Avant tout, c'est intrigant de se dire qu'il ne constituait une menace à l'égard de personne, et que malgré tout, l’Homme a causé son extinction. L’Homme les a tous tués en quelques années seulement. Je trouve ça très révélateur, car ça montre ce dont l’Homme est capable : d’exterminer tout et son contraire.

Comment avez-vous créé les différents personnages de votre film ?
Ils existaient déjà, ils viennent de ma galerie personnelle. Ce sont des gens qui m’intéressent, des gens avec qui j’ai déjà travaillé et qui apparaissent aussi dans mes précédents films.

À quel personnage vous identifiez-vous le plus ?
Je ne sais pas vraiment, un peu à chacun d’entre eux, j’imagine.

De graves disputes tendent à survenir lors des réunions de famille. Vous avez sans doute votre propre expérience en la matière ?
Comme tout le monde, non ? La famille, c’est très important pour moi. Étant gay, j’ai dû trouver très tôt ma propre famille. Les choses ont changé maintenant, mais quand j’étais enfant, il fallait que je trouve des repères en dehors de mon cercle familial. Dans tous mes films, la notion de famille est importante.

Vous présentez ici une image très colorée de la communauté et de la famille. Tout le monde peut se retrouver dans au moins un des personnages.
Oui, car ça correspond à mes goûts personnels. Je choisis ce que j’aime dans ma galerie personnelle. J’adore le personnage de l’organisatrice de mariage, par exemple. Même si on en sait peu à son sujet, on voit qu'elle se démène pour sauver la mariage, et je trouve ça très touchant.

Finalement, cette bande loufoque forme un groupe assez harmonieux.
Je pense que c’est grâce à l’oiseau. Ils doivent se serrer les coudes face à l’imprévu. C’est dans ce genre de situation que les gens montrent vraiment leur force.

À certains moments, le père de famille dit que leur situation financière désespérée est due à la "crise", même s’il ne nie pas avoir sa part de responsabilité. Est-ce une allusion discrète à la politique en Grèce ?
Et bien, c’est ce qu’il s’est réellement passé. Pas seulement dans cette famille, mais partout en Grèce. Le système tout entier était depuis longtemps bâti sur des mensonges. Le père aussi ment sur son passé ; il tient à sauver les apparences et puis d'un coup, tout s’écroule. C’était de sa faute, mais il est aussi victime de ces circonstances.

Un des personnages manque à l’appel : le fiancé de la fille, dont ces gens préparent le mariage. Aviez-vous décidé de ne pas l’inclure depuis le début ?
Oui. Dans une version du scénario, il apparaissait, à la fin, et puis j’ai décidé de ne pas le montrer. On sait déjà tout à son sujet à ce stade, donc on n'a pas besoin de lui.

Aviez-vous d’autres dénouements possibles en tête pour le film ?
Oui, j’avais prévu une autre scène après la fin actuelle – un des personnages s’enfuyait et quittait cet endroit –, mais le film était déjà très long, donc j’ai dû la couper.

Les couleurs du dodo ont-elles influencé la photographie ?
Oui, je me suis concentré sur le bleu et l’orange.

Êtes-vous vous aussi fasciné par Alice au pays des merveilles, comme certains de vos personnages ?
Oui, j'ai lu ce livre de nombreuses fois, quand j’étais enfant, mais aussi à l’âge adulte. C’est une histoire formidable et je la trouve très drôle.

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(Traduit de l'anglais par Marine Régnier)

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