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BERLINALE 2022 Encounters

Jöns Jönsson • Réalisateur d'Axiom

“Je suppose qu’on ne devrait pas sous-estimer à quel point nous nous adaptons à notre environnement”

par 

- BERLINALE 2022 : Le réalisateur suédois installé en Allemagne présente dans son nouveau film un personnage très ambigu, mais aussi très humain

Jöns Jönsson • Réalisateur d'Axiom
(© Anna Intemann)

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de Jöns Jönsson, réalisateur suédois installé en Allemagne, a été présenté en avant-première dans la section Encounters de l’édition de cette année de la Berlinale. Nous avons discuté avec lui du concept du film, de son rapport au héros et de l’approche visuelle utilisée pour raconter l’histoire de ce personnage Quichottesque.

Cineuropa : Où avez-vous puisé l’inspiration pour ce personnage ?
Jöns Jönsson :
Tout a commencé avec une anecdote que m’avait racontée un ami, 15 ans auparavant. Un de ses amis lui avait parlé d’un nouveau collègue de travail. Ce gars a beaucoup de traits communs avec le personnage du film. Il est même question d’une escapade en bateau dans son histoire. La description qu’il a faite de cet homme était fascinante et m’a immédiatement donné envie d’en faire un film. 

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Comment avez-vous développé l’histoire ?
J’ai commencé par développer tout ce qui tournait autour du personnage. J’ai mis beaucoup de temps à trouver sous quelle forme le faire. J’ai ensuite décidé qu’il fallait que l’histoire soit concentrée et concise, qu’elle se déroule dans une seule ville et sur une période courte, à savoir trois jours. Le film était moins axé sur l’intrigue, il avait plutôt une allure de portrait. Je me suis beaucoup amusé à créer le personnage, mais ça a également été très difficile, dans la mesure où il pouvait dire et faire à peu près tout et n’importe quoi. Il était également possible d’aborder plusieurs sujets en même temps. Au cours des années passées à écrire le film, j’ai ajouté de plus en plus d’éléments.

Y retrouve-t-on aussi des éléments autobiographiques ?
Pas exactement, mais je suis très attaché au personnage. Il peut être vu de différentes manières : je le vois comme quelqu’un d’humain, plutôt que comme quelqu’un de malade. Je m’intéresse au comportement humain, à mon propre comportement en société. J’ai parfois l’impression, quand j’arrive dans un nouveau groupe, d’être totalement libre de qui je suis : personne ne me connaît, et je peux décider de celui que je veux être pour les autres. Et puis, je suis originaire de Suède, mais j’ai déménagé en Allemagne. Je pense quelquefois que je suis deux personnes différentes selon le pays et le moment où je me trouve. Je suppose qu’on ne devrait pas sous-estimer à quel point nous nous adaptons à notre environnement.

Qu’est-ce qui vous fascine avec ce personnage ?
C’est un personnage ambigu, mais il est très humain. Il est bien plus qu’un petit mariole. Je l’aime bien, car il fait changer le monde. Il est de loin le personnage le plus intéressant du film.

Comment avez-vous trouvé l’acteur principal ?
Comme toujours. J’ai regardé des démos d’acteurs allemands de cette tranche d’âge. Je cherchais un nouveau visage. Moritz von Treuenfels est principalement un acteur de théâtre. Je l’avais vu dans deux courts-métrages, et ces quelques scènes avaient suffi à révéler son talent. Nous l’avons fait venir, et il était parfait pour le personnage. Il est très crédible.

Comment avez-vous développé le concept visuel du film ?
Nous avons dû nous adapter au personnage, car nous voulions faire son portrait. Nous voulions le voir de près et essayer de le comprendre. Il était évident que pour ce faire, nous devions le regarder interagir avec d’autres personnes, mais aussi observer son comportement dans un groupe. Mais en même temps, nous devions entrer dans sa tête, pour ressentir son angoisse existentielle. Pas évident de faire coïncider ces deux aspects-là : l’observer à distance et adopter son point de vue. Le film est le résultat de ce que nous avons réussi à faire. 

Quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées en matière de production ?
Mis à part les restrictions liées à la COVID-19, que tout le monde connaît déjà, le tournage principal s’est en fait super bien passé. C’était un tournage fantastique. C’est le seul moment où tout a été sympa. Toute mon équipe était formidable. Les acteurs étaient tous enthousiastes et ils se sont tous investis à fond.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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